mercredi 4 décembre 2024
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Royaume des rebelles : Alep perdue, Kremlin en panique totale !

La situation en Syrie prend un tournant inattendu, alors que les forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) réalisent une avancée significative à Alep, causant un revers majeur au régime de Bachar Al-Assad et à ses alliés, notamment la Russie. L’aéroport militaire d’Al-Nayrab, situé à la périphérie d’Alep, a été l’épicentre de cette victoire le 2 décembre 2024. Le Kremlin, généralement en position de force, se retrouve désormais face à des questions pressantes et à des incertitudes dans son soutien à Damas.

Le soulèvement des rebelles dans le nord-ouest de la Syrie souligne une fragilité au sein des forces armées syriennes. Lors de l’offensive lancée le 27 novembre, la coalition islamiste, soutenue par la Turquie, a mis en lumière les faiblesses structurelles et organisationnelles des militaires syriens. Le directeur du Centre pour les analyses de stratégies et de technologies à Moscou, Rouslan Poukhov, dépeint une armée minée par des problèmes fondamentaux tels que les salaires insuffisants, la corruption, et l’inefficacité des commandants, ajoutant que ces défaillances se sont aggravées au fil des ans : « Face à la restructuration largement sous-estimée qu’a menée le chef de HTC pour créer une vraie organisation militaire, les problèmes sont nombreux dans les rangs syriens ».

Crise politique et militaire pour la Russie

Ce revers en Syrie est d’autant plus préoccupant pour le Kremlin, qui se retrouve dans une posture difficile. Actuellement, le régime d’Assad subit des tensions internes, tandis que des rumeurs circulent sur la possibilité d’un exil du président syrien et de sa famille. Alors que Moscou reste silencieux sur des décisions stratégiques, les premiers soutiens annoncés par Vladimir Poutine après une conversation téléphonique avec le président iranien Massoud Pezeshkian incluent un engagement « inconditionnel » à soutenir Damas pour une stabilisation de la situation. Cependant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas précisé les mesures à venir pour renforcer cette aide.

Une force militaire en déclin

La quasi-absence de réaction du Kremlin face aux récents succès des rebelles pourrait être attribuée à une réticence de Poutine à prendre des décisions sous pression. Bien que la Russie ait joué un rôle crucial en 2015 pour rétablir le pouvoir d’Assad, la réalité de la guerre actuelle met en péril la réputation du pays sur la scène internationale. Anton Mardasov, chercheur au Middle East Institute, souligne que « la situation actuelle est une atteinte à l’image de la Russie ». En effet, la performance de l’aviation russe s’avère compromise par des problèmes de renseignement, limitant ses frappes à des cibles déjà identifiées et n’arrêtant pas l’avance des forces de HTC.

Conséquences de l’engagement en Ukraine

Cette situation délicate est parallèlement exacerbée par l’engagement démesuré de la Russie en Ukraine, qui limite ses ressources et ses capacités personnelles en Syrie. Mardasov évoque une grave insuffisance non seulement d’effectifs, mais aussi de généraux compétents, précisant que « la Syrie est essentiellement un lieu d’exil pour les généraux inefficaces ». Les conséquences de cette dynamique peuvent s’étendre à long terme, laissant entrevoir des défis permanents pour la Russie dans sa politique étrangère au Moyen-Orient. Alors que Moscou semble pris au piège entre les exigences de son engagement en Ukraine et ses intérêts géopolitiques en Syrie, la question demeure : quel avenir pour un régime affaibli comme celui de Damas ?

Les récents événements en Syrie révèlent non seulement l’instabilité croissante dans le pays, mais aussi les limites de l’influence russe, désormais mise à mal sur plusieurs fronts. Tout en restant discret, le Kremlin devra rapidement évaluer ses actions et ses partenariats pour éviter de perdre davantage de terrain dans cette région stratégiquement cruciale.

Mots-clés: Syrie, Alep, Hayat Tahrir Al-Cham, Bachar Al-Assad, Russie, Vladimir Poutine, crise militaire, soutien stratégique

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