Le système de santé publique britannique, le National Health Service (NHS), se trouve dans une situation critique nécessitant une transformation en profondeur, et non de simples solutions temporaires. C’est ce qu’a souligné Keir Starmer, le premier ministre britannique, lors d’une intervention le 12 septembre 2024, en réponse à un rapport accablant de 142 pages sur l’état du NHS, commandé par le gouvernement au début de l’été. Ce plan de redressement à long terme, prévu sur dix ans, vise à pallier les carences budgétaires et le manque de personnel aggravés par la pandémie de COVID-19.
Le NHS, établi juste après la Seconde Guerre mondiale pour garantir des soins gratuits à tous, subit aujourd’hui les conséquences d’une crise majeure. Les pénuries de ressources et d’effectifs, couplées à la nécessité de soigner une population vieillissante, appellent un changement radical. Starmer a insisté sur le fait que les Britanniques ne pouvaient supporter des impôts accrus et a déclaré que « la réforme ou la mort » était la seule option viable. Il a reconnu que les évolutions annoncées pourraient être mal accueillies, mais a défendu l’urgence d’un plan de transformation. Seule une stratégie fondamentalement révisée peut redresser la situation désastreuse du NHS, a-t-il ajouté.
Un rapport alarmant sur le NHS
Élaboré par Ara Darzi, un éminent chirurgien et membre de la Chambre des Lords, le rapport dévoile des insuffisances d’investissement et des tentatives de réorganisation ratées. Il met également en avant l’augmentation du nombre de malades chroniques, tel que le diabète et l’hypertension. De plus, le Royaume-Uni affiche un taux d’incidence du cancer supérieur à celui d’autres pays européens, et les listes d’attente pour les traitements deviennent colossales. À titre d’exemple, 10 % des patients se présentant aux urgences attendent plus de douze heures avant d’être pris en charge par un professionnel de santé. “Bien que je travaille au sein du NHS depuis plus de 30 ans, j’ai été choqué par ce que j’ai découvert”
, a affirmé Ara Darzi dans un communiqué.
Conséquences d’une décade d’austérité
Les conséquences des politiques menées par les Tories ont été ressenties par le NHS, qui a connu une période de rigueur sans précédent depuis sa création. Keir Starmer a insisté sur la nécessité d’un changement en profondeur et a évoqué les trois priorités essentielles pour réhabiliter le NHS : l’optimisation numérique, le développement des soins ambulatoires et l’intensification des initiatives de prévention. “Cela veut dire davantage d’examens, de radios, de soins offerts en dehors de l’hôpital,” a-t-il clarifié. En outre, des investissements dans les nouvelles technologies devraient permettre une détection précoce des problèmes de santé et contribuer à un système plus efficace.
Collaboration et engagement
Le premier ministre a également mis en avant la nécessité d’une collaboration étroite avec les médecins et le personnel soignant, qui se sont mobilisés à travers des grèves ces dernières années pour demander des augmentations de salaires et de moyens. “La tâche qui nous attend est celle d’une génération,” a déclaré M. Starmer, en exprimant son intention de ne pas imposer de nouvelles taxes aux travailleurs. Cette volonté de redresser le NHS pourrait marquer un tournant dans l’histoire de ce système de santé emblématique.
Les promesses politiques
Tout au long de la récente campagne électorale, les différents partis ont promis des solutions pour redresser le NHS, mais ces engagements ont été critiqués pour leur manque de financement. Selon l’Institut for Fiscal Studies, ces promesses étaient “pas financées,” soulignant l’importance d’un plan solide et réaliste pour la survie du système de santé.
Le Royaume-Uni se trouve donc à un tournant décisif pour l’avenir de son NHS. La mise en œuvre d’un plan de redressement ambitieux est essentielle, tant pour la santé publique que pour la confiance des citoyens envers leur système de soins.
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