Le président bulgare, Roumen Radev, assiste à une réunion de la Communauté politique européenne au palais de Blenheim, près d’Oxford, en Grande-Bretagne, le 18 juillet 2024.
Dans une décision qui va à l’encontre de l’avis du Conseil de l’Europe, le président bulgare, proche de Moscou, Roumen Radev, a approuvé jeudi 15 août le décret permettant à une loi controversée contre la « propagande » LGBTQIA + d’entrer en vigueur, malgré la demande de veto de l’organisation internationale basée à Strasbourg. Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, a exprimé sa profonde préoccupation et a exhorté M. Radev, sur le lien X, à ne pas apposer sa signature sur la loi, appelant les autorités bulgares à lutter contre la discrimination et la rhétorique hostile envers les personnes LGBTQIA +, en particulier en période électorale.
Cette décision survient alors que la Bulgarie, en proie à une grave crise politique, peine à former un gouvernement stable et s’apprête à organiser ses septièmes élections législatives depuis 2021. La semaine dernière, le parlement bulgare a adopté, à une large majorité, une législation inspirée de celle de la Hongrie et de la Russie interdisant aux écoles de promouvoir des orientations sexuelles « non traditionnelles » et des identités de genre divergentes de la biologie.
Cet amendement a suscité de vives réactions : soixante-dix ONG bulgares ont appelé le président à user de son droit de veto pour bloquer sa mise en œuvre, tandis que 6 000 personnes ont signé une pétition en ce sens. Deux manifestations réunissant chacune environ deux cents personnes se sont déroulées, et un nouveau rassemblement est prévu jeudi soir à Sofia pour protester contre cette législation jugée contraire au droit de l’Union européenne, dont la Bulgarie est membre.