Peu avant l’ouverture du salon de l’emploi JobNewsUSA.com à l’Amerant Bank Arena, à Sunrise, en Floride, le 26 juin 2024, Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle américaine, met en avant sa devise « Orienter son regard vers l’avenir ». Cette affirmation prend tout son sens face à la montée inquiétante du taux de chômage aux États-Unis, atteignant brutalement 4,3 % en juillet, d’après les données du département du travail du vendredi 2 août.
Ce chiffre représente une hausse de 0,2 point en un mois et de 0,8 point sur une année. Le nombre de demandeurs d’emploi grimpe à 7,2 millions comparé aux 5,9 millions de juillet 2023. Malheureusement, le nombre de créations d’emplois en juillet tombe à 114 000, bien en dessous des 179 000 en juin, les attentes du marché s’élevant à 185 000 emplois créés.
Cette situation altère considérablement le paysage économique : les marchés financiers, anticipant auparavant une douce transition économique, expriment désormais des inquiétudes quant à une possible récession. Les signes décevants étaient perçus comme positifs pour marquer un ralentissement contrôlé, facilitant la baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed) dès septembre.
Toutefois, ces mauvaises nouvelles deviennent simplement préoccupantes, révélant un possible effondrement économique plus sévère qu’attendu, tandis que la Fed fait face à des critiques pour avoir tardé à assouplir sa politique économique. Le débat prévu à la Fed en septembre pourrait se focaliser sur une réduction des taux de 0,5 % au lieu de 0,25 % pour éviter un freinage trop brutal.
Les marchés réagissent immédiatement : les taux d’intérêt à long terme chutent à 3,8 %, le Nasdaq recule de 3,4 %, le S&P 500 de 2,5 % et le Dow Jones de 2,3 %. La perception optimiste de la croissance au deuxième trimestre et de l’inflation maîtrisée retombent brusquement, laissant planer une ambiance anxiogène sur Wall Street.
L’industrie enregistre également des signes négatifs, avec une diminution de l’indice manufacturier pour le quatrième mois consécutif. Timothy Fiore, président de l’enquête ISM, souligne : « L’activité manufacturière américaine plonge dans une contraction plus profonde, la demande restant faible en raison des réticences des entreprises à investir dans le capital et les stocks, due notamment à la politique monétaire actuelle. »