La présidente péruvienne, Dina Boluarte, a été accusée de « homicide aggravé » par le parquet péruvien devant le Parlement pour sa responsabilité dans la répression des manifestations suivant son accession au pouvoir en décembre 2022. En plus de Mme Boluarte, six anciens ministres sont également impliqués. Cette plainte marque le début d’un processus judiciaire qui devrait se conclure après la fin du mandat présidentiel en 2026.
Les manifestations contre l’arrivée de Mme Boluarte au pouvoir le 7 décembre 2022, suite à la destitution du président Pedro Castillo, ont provoqué des troubles à travers le pays jusqu’au 9 février 2023. Les autorités ont recensé au moins cinquante décès et cent seize blessés lors de ces événements. Malgré ces troubles, la présidente Boluarte bénéficie d’un soutien significatif au Parlement, composé majoritairement de partis de droite.
Le Parlement, contrôlé par des partis favorables à Mme Boluarte, va examiner cette plainte au sein d’une sous-commission dédiée aux accusations constitutionnelles avant de la débattre en séance plénière. Cette procédure fait suite à une autre plainte déposée en mai concernant le scandale du « Rolexgate », où des montres de luxe non déclarées par la présidente ont causé une controverse.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de longue instabilité politique au Pérou, caractérisé par l’implication de six présidents dans des affaires de corruption au cours des vingt-cinq dernières années. En moins d’une décennie, le pays a vu défiler six présidents, marquant ainsi l’une des périodes les plus tumultueuses de son histoire récente.