Le Premier Ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est rendu à Majdal Shams, dans le Golan, après une attaque attribuée au Hezbollah en Israël le 29 juillet 2024. Une photographie diffusée par le service de presse du gouvernement israélien montre cette visite. KOBY GIDEON (GPO)/ANADOLU/AFP
Est-ce plutôt la stupéfaction ou une difficulté à appréhender le risque d’une escalade militaire imminente, voire une accoutumance à un conflit qui dure depuis trois cents jours? Après les deux opérations qui ont éliminé successivement le chef militaire du Hezbollah à Beyrouth, Fouad Chokr, et le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran – la première revendiquée par Israël, la seconde lui étant attribuée – les menaces de riposte de l’Iran et de ses alliés ont fusé jeudi 1er août contre l’État hébreu, laissant planer la perspective d’attaques sur le territoire israélien. Toutefois, l’opinion en Israël semble encore osciller entre crainte et triomphalisme.
Nombreux sont les Israéliens qui se réjouissent de voir le pays mener ces actions musclées, selon Dahlia Scheindlin, analyste politique à la Fondation Century de Tel-Aviv, spécialiste des études d’opinion. Cette fierté est palpable dans une partie de l’opinion, qui considère qu’il est crucial d’être fort dans une région qui ne respecte que la force, où la violence semble être la clé du succès. Cependant, le manque de clarté sur les objectifs et les conséquences de telles actions suscite des interrogations légitimes. En parallèle, une certaine peur est également présente chez certains citoyens, déjà en guerre, évoquant la possibilité d’un conflit imminent.
Au milieu de cette incertitude, le Premier Ministre Benyamin Nétanyahou tente de se présenter comme le garant de la sécurité nationale et l’architecte lucide des décisions en cours. Lors d’une inspection au commandement du front intérieur, il a affirmé la grande préparation d’Israël pour tout scénario, que ce soit en défense ou en attaque, rappelant la fermeté de la riposte face à toute forme d’agression, d’où qu’elle vienne. Ses discours récents ont souligné les priorités stratégiques d’Israël, notamment dirigées vers l’Iran et ses alliés de l’ « axe de la résistance ». Les menaces proférées par leurs ennemis semblent confirmer sa vision des choses.
La conclusion est laissée en suspens, alors que le Hezbollah menaçant d’une riposte imminente, soulignant le manque de lignes rouges claires franchies par Israël. La situation demeure tendue, avec des enjeux géopolitiques complexes et des perspectives incertaines. Un équilibre fragile entre la force et la peur, l’attente d’une réplique inévitable, tandis que les regards restent braqués sur la région.
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