mercredi 30 octobre 2024
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Explosion de la guerre à Gaza : Emmanuel Macron en route pour un repas de Noël

La diplomatie française prise à défaut au Proche-Orient

Alors que la guerre à Gaza ne montre aucun signe de désescalade, Emmanuel Macron s’apprête à s’envoler pour la Jordanie. Le chef de l’Etat séjournera les jeudi 21 et vendredi 22 décembre dans le royaume hachémite, où, comme le veut la tradition, il partagera un repas de Noël avec des militaires français envoyés sur la « base aérienne projetée au Levant ». Ce sera la troisième visite au Proche-Orient du locataire de l’Elysée depuis le début des hostilités dans l’enclave palestinienne, après les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre.

Des visites précédentes problématiques

Les déplacements précédents du président français, d’abord en Israël, en Egypte et en Jordanie deux semaines après les attaques, puis à Dubaï, en marge de la COP28, et au Qatar, début décembre, ont mis en avant les grandes difficultés de la France à se positionner par rapport au conflit. La visite aux troupes qui participent à l’opération « Chammal » de lutte contre l’organisation État islamique (EI), en Syrie et en Irak, ne devrait pas échapper à ce contexte.

« Les responsables français cherchent encore sur quel pied danser. Ils ont compris que leur message ne passait pas, tant leurs positions sont jugées illisibles », déplore un spécialiste de la région préférant rester anonyme.

« Ce n’est pas nous qui avons évolué, ce sont les événements », se défend-on à l’Elysée. Retour sur deux mois où la diplomatie française n’a cessé de tâtonner, alternant faux pas et initiatives brouillonnes, comme si Paris, longtemps en phase avec les réalités proche-orientales, avait subitement perdu le pouls de cette région.

Début des événements

Tout commence le 12 octobre, par une allocution télévisée d’Emmanuel Macron, pleine de gravité. Les images du massacre commis par les commandos du Hamas sont dans tous les esprits : 1 400 morts (bilan ramené à 1 200 quelques semaines plus tard), dont plusieurs dizaines de Français, les fêtards de la rave pourchassés à la kalachnikov, les kibboutzniks assassinés maison par maison, les otages exhibés comme des trophées dans les rues de l’enclave palestinienne…

« Un déchaînement de cruauté absolu », cingle le président français, qui enchaîne les paroles de compassion à l’égard des Israéliens, de solidarité avec la communauté juive française et de stigmatisation du terrorisme face auquel il ne peut « jamais y avoir de oui, mais ».

« Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées, mais en préservant les populations civiles, car c’est là le devoir des démocraties », met-il juste en garde, alors que 6 000 bombes se sont déjà écrasées sur Gaza, faisant plus de 1 300 morts. En dix minutes de discours, les Palestiniens ne sont brièvement mentionnés qu’une seule fois. Alors que les deux pays pleurent leurs enfants, le président n’a d’empathie que pour un camp. Le ton est donné.

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