lundi 16 septembre 2024
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Sénégal: Crise majeure des médias, un appel au secours!

La plupart des médias sénégalais ont observé, le mardi 13 août, un mouvement de la « journée sans presse » pour alerter sur les mesures fiscales et économiques mises en place par les nouvelles autorités, suscitant ainsi des inquiétudes quant à leur survie. Cette action a été largement suivie, avec la quasi-totalité des journaux ne publiant pas ce jour-là. Les radios privées RFM et iRadio ont diffusé de la musique à la place de leurs émissions d’information habituelles, comme l’a rapporté l’AFP.

La solidarité s’est exprimée à travers des gestes symboliques, avec des télévisions privées telles que TFM, ITV et 7TV reprenant les visuels et slogans des éditeurs de presse, affichant des poings serrés autour d’un crayon avec la mention « Journée sans presse ». Cependant, quelques journaux ont choisi de ne pas participer au mouvement, dont le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, ainsi que les journaux Walf Quotidien et Yoor-Yoor, ce dernier étant connu pour son soutien au pouvoir en place.

Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a dénoncé dans un éditorial commun une menace pesant sur la liberté d’informer dans le pays, pointant du doigt les autorités en place pour des actions telles que le blocage de comptes bancaires d’entreprises de presse, la saisie de leur matériel de production, ou encore la rupture de contrats publicitaires et le gel des paiements dus aux médias, accusant ces actions de viser à contrôler l’information et à museler les acteurs des médias.

Cet appel à la « journée sans presse » intervient dans un contexte difficile pour le secteur médiatique sénégalais, marqué par des difficultés économiques persistantes et des conditions de travail précaires. Certains éditeurs ont été contraints de suspendre la publication de leurs journaux en raison de ces contraintes économiques, à l’image des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb. Alors que 26% des reporters du pays travaillent sans contrat, et que les entreprises de presse croulent sous le poids de lourdes dettes fiscales, la confiance entre médias et public est mise à mal, selon Reporters sans frontières.

Mots-clés: médias, Sénégal, journée sans presse, liberté d’informer, difficultés économiques, contrôle de l’information.

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