samedi 27 juillet 2024
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Élection présidentielle au Sénégal : Une attente insoutenable pour un avenir incertain!

Le matin a pointé son nez, amenant avec lui une foule, composée en majorité de jeûneurs, en raison du Ramadan. Près de 300 personnes se sont rassemblées dans la cour de l’école Adja Warath Diène, située dans le quartier de Gueule Tapée Fass-Colobane, au sud de Dakar. Dans un silence respectueux, chacun attend patiemment son tour, sous la surveillance d’agents de police et de militaires. Ces salles de classe transformées en bureaux de vote accueillent les citoyens pour une journée cruciale : le 24 mars, 7,3 millions de Sénégalais sont appelés à élire leur président, dont 707 800 à Dakar, le principal bassin électoral du pays.

Initialement prévu pour le 25 février, le scrutin présidentiel a été reporté plusieurs fois par le président sortant Macky Sall, faisant de cette élection un événement historique. En effet, c’est la première fois depuis l’indépendance du pays en 1960 qu’un président sortant ne se représente pas. Avec dix-neuf candidats en lice, dont deux ont récemment retiré leur candidature mais apparaissent toujours sur les bulletins de vote, cette élection est ouverte à tous.

Dans le quartier populaire de Gueule Tapée, de nombreux électeurs expriment un fort désir de changement. Pour eux, le candidat idéal est Bassirou Diomaye Faye, issu du principal courant d’opposition, le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (Pastef). Ses prises de position souverainistes et panafricanistes, ainsi que ses critiques envers les élites, le franc CFA et les multinationales, démarquent radicalement de la continuité incarnée par le candidat soutenu par le pouvoir, Amadou Ba.

« Tant que tu ne connais pas quelqu’un de bien placé, tu n’as aucune chance d’occuper certains postes même si tu es diplômé. Le régime de Macky Sall n’a pas changé nos vies. Il faut une rupture radicale », affirme Sandrine Angela Boissy, trentenaire et assistante de direction, ayant souffert de quatre années de chômage. Son choix est clair : voter pour Bassirou Diomaye Faye.

Issu de l’ex-Pastef, libéré de prison grâce à une amnistie, Bassirou Diomaye Faye capitalise sur la popularité de son leader, Ousmane Sonko, refoulé des élections suite à une condamnation. Avec ses positions audacieuses, il semble conquérir non seulement la jeunesse, représentant la moitié de la population sénégalaise, mais aussi les parents préoccupés par un taux de chômage estimé à 20%.

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