Affrontement en Tunisie entre la garde nationale et des migrants subsahariens : une nouvelle crise migratoire à craindre ?
Le hameau côtier d’El-Hamaziah, au centre-est de la Tunisie, a récemment été le théâtre d’un violent affrontement entre la garde nationale tunisienne et un groupe de migrants subsahariens. Cette altercation, qui a duré peu de temps, a laissé des traces visibles, telles que des douilles de grenades lacrymogènes et une camionnette incendiée. Depuis le début de l’année, cette région est devenue l’un des principaux points de départ des migrants souhaitant rejoindre l’Europe, principalement par le biais de bateaux en métal bon marché produits dans les environs d’El-Amra.
L’affrontement a éclaté lorsque les gardes nationaux ont décidé de détruire les embarcations utilisées par les migrants pour rejoindre l’île italienne de Lampedusa. Un groupe de migrants a réagi en lançant des pierres sur les agents, et ces derniers ont riposté en utilisant des grenades lacrymogènes. La situation a rapidement dégénéré, avec l’encerclement, le renversement et l’incendie de la camionnette des forces de l’ordre. Sur une vidéo authentifiée par Le Monde, on peut voir un agent blessé au sol, apparemment inconscient.
Un des assaillants aurait également réussi à dérober l’arme d’un des gardes. Depuis cet événement, une véritable chasse à l’homme est en cours dans la région d’El-Amra. Les autorités ont déployé des agents des unités spéciales de la garde nationale et de la brigade nationale d’intervention rapide, ainsi qu’une importante présence militaire. Des fouilles ont été effectuées dans un campement précaire, et des agents sont passés voir les migrants pour s’assurer de leur coopération.
Cette nouvelle crise migratoire en Tunisie fait craindre une nouvelle vague d’expulsions massives des migrants vers les frontières algériennes et libyennes. En septembre, de nombreux migrants avaient été abandonnés dans des zones désertiques à la frontière algérienne par les autorités tunisiennes, sans eau ni nourriture. Ils avaient dû marcher pendant neuf jours avant de trouver un moyen de transport pour revenir dans les environs de Sfax.
Les autorités tunisiennes, malgré les démentis de nombreuses sources sur le terrain, nient toute expulsion depuis le début de ces pratiques en juillet.
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