Libération de 380 rebelles au Tchad après leur condamnation à la prison à vie pour le meurtre de l’ancien président Idriss Déby Itno en 2021
Le Tchad a connu une longue période de troubles depuis la mort de l’ancien président Idriss Déby Itno en avril 2021, qui a été tué lors d’une offensive menée par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), le plus puissant d’une multitude de groupes rebelles. L’armée tchadienne avait réussi à stopper leur avancée à quelque 300 kilomètres au nord de la capitale, N’Djamena, et avait capturé plus de 400 hommes, accusés d’être impliqués dans la mort du président.
Le 21 mars dernier, plus de 400 hommes ont été condamnés à la prison à vie pour « acte de terrorisme, mercenariat, enrôlement d’enfants dans l’armée et atteinte à la vie du chef de l’Etat ». Cependant, leur condamnation collective avait été dénoncée par le FACT ainsi que l’opposition et des ONG pour avoir été obtenue à l’issue d’un procès « expéditif » dans la prison de Klessoum.
Quatre jours plus tard, le fils du défunt président, Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président de la République de transition par l’armée après la mort de son père, avait gracié 380 des prisonniers. Ce mercredi 5 avril, le ministre de la justice a annoncé que ces 380 rebelles avaient été remis en liberté lors d’une « cérémonie officielle » devant la prison de Klessoum.
Le chef du FACT, Mahamat Mahdi Ali, et 55 autres condamnés, dont certains par contumace, ne sont cependant pas concernés par la grâce.
Au-delà de cette libération de prisonniers, le Tchad a connu un climat de violence persistant, notamment depuis le maintien au pouvoir de Mahamat Déby Itno. En octobre 2022, une manifestation de l’opposition pour protester contre son maintien avait été réprimée dans le sang à N’Djamena, entraînant la mort de 73 personnes selon un bilan officiel. Plus de 600 jeunes avaient été arrêtés, dont plus de 80 mineurs, et détenus pendant plusieurs mois dans une prison de haute sécurité à Koro Toro. Dans cette prison, 262 avaient été condamnés à de la prison ferme dans un procès de masse, avant que 259 d’entre eux ne soient graciés en mars dernier.
Mots-Clés: Tchad, Idriss Déby Itno, FACT, Mahamat Déby Itno, libération de rebelles.