Un dompteur entraîne les épaulards du parc aquatique de Marineland d’Antibes en mars 2016.
Cinq mois après le décès de Moana, un épaulard mâle de 12 ans, une autre épaulard, Inouk, un mâle de 25 ans, est décédée au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), selon un communiqué du parc aquatique publié jeudi 28 mars. Une autopsie sur l’animal est prévue dans les jours à venir, et la reprise des spectacles avec les épaulards, initialement prévue pour samedi, a été reportée. Cet événement tragique devrait relancer le débat sur le sort des derniers épaulards en captivité en France.
Après le décès de Moana en octobre, des mois d’autopsies et d’analyses ont été nécessaires pour conclure en février qu’une « septicémie bactérienne aiguë, qui survient naturellement en pleine nature », avait entraîné la mort de l’épaulard, selon Marineland. Quelques semaines avant ce premier décès, la justice française avait ordonné une expertise sur l’état de santé d’Inouk et Moana, considéré comme « piteux » par l’association de défense des animaux One Voice.
À présent, il ne reste que Wikie (22 ans) et Keijo (10 ans) au Marineland. Inouk était le frère de Wikie, tandis que Moana était son fils, tout comme Keijo. Tous sont nés à Antibes. Plusieurs associations de défense des animaux ont exprimé leurs préoccupations concernant leur sort, alors que les spectacles de cétacés seront interdits à partir de décembre 2026 en vertu d’une loi de 2021 contre la maltraitance animale.
Les autorités avaient mené un exercice en janvier pour se préparer au départ des épaulards. La direction du parc, qui n’avait pas commenté cette opération, avait clairement indiqué son intention de déplacer les cétacés à l’étranger. Plusieurs associations, dont C’est assez ! et One Voice, ont évoqué la possibilité d’un transfert au Japon, qui abrite plusieurs parcs aquatiques, dont deux seraient en mesure d’accueillir des épaulards.
One Voice plaide pour que les épaulards de Marineland, tous nés en captivité et ne pouvant donc pas être relâchés dans l’océan, soient accueillis dans un sanctuaire marin. Cependant, le parc souligne que la France n’a pas mis en place un tel sanctuaire. L’association estime que la loi contre la maltraitance animale serait contournée si elle conduisait au déplacement des épaulards vers un pays moins protecteur. « Ce qui les attend au Japon, c’est la même chose mais en pire », a déclaré One Voice au Monde en septembre 2023. En janvier, la justice avait ordonné à Marineland de conserver ses épaulards pendant au moins quatre mois, jusqu’à la remise du rapport d’expertise définitif sur leur santé.
Fondé en 1970, le Marineland d’Antibes affirme accueillir en moyenne 750 000 visiteurs par an.