Plainte pénale déposée contre Bayer et le GRG pour dissimulation de risques liés au glyphosate
Une plainte pénale a été déposée devant le parquet de Vienne, en Autriche, par une coalition d’organisations non gouvernementales, regroupant notamment Global 2000, la branche allemande du réseau Pesticide Action Network et Générations futures. Ces ONG accusent Bayer et le consortium industriel GRG, qui demande la réautorisation du glyphosate, d’avoir dissimulé certains risques liés à cette substance, lors de sa réévaluation par les autorités sanitaires européennes.
Les ONG affirment que Bayer et le GRG n’ont pas communiqué certaines données « défavorables » sur la toxicité du glyphosate pour le développement du cerveau, lors de leur demande de réapprobation. Selon elles, cette stratégie de « dissimulation » aurait faussé l’évaluation des risques des agences réglementaires en faveur de la réautorisation. François Veillerette, porte-parole de Générations futures, soulève ainsi la question de la pertinence d’une décision politique basée sur une expertise qui n’intègre pas tous les effets et toutes les données.
La proposition de prolonger de dix ans l’autorisation du glyphosate doit être soumise au vote des Etats membres de l’Union européenne le 13 octobre prochain. Les associations demandent à la France et aux autres Etats de s’opposer à cette réautorisation, en raison des dissimulations présumées de Bayer et du GRG.
Contacté par Le Monde, Bayer nie avoir dissimulé des études scientifiques et affirme avoir toujours agi en toute transparence, conformément aux réglementations de l’Union européenne. Cependant, les fabricants de pesticides sont tenus par la réglementation européenne de communiquer aux autorités toutes les études disponibles sur les dangers des molécules qu’ils souhaitent commercialiser. Or, cette règle n’aurait pas été respectée lors de la dernière demande de réautorisation du glyphosate, selon les associations.
La plainte mentionne notamment une étude de toxicité pour le neurodéveloppement, réalisée en 2001 par la société Syngenta, membre du GRG. Cette étude aurait été soustraite aux autorités européennes et n’a été découverte qu’en 2022 par deux chercheurs suédois, grâce à leur travail de recherche.
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