Celle-ci a donc pris en remorque le navire, qui a été coulé vendredi 3 février dans l’océan Atlantique.
Après plusieurs années d’errance et de revirements de situation, l’ancien porte-avions français « Foch » a été coulé dans l’océan Atlantique, à quelque 350 km des côtes brésiliennes. La Marine brésilienne a annoncé que le « naufrage planifié et contrôlé s’est produit en fin d’après-midi » vendredi 3 février, dans une zone d’une « profondeur approximative de 5 000 mètres ».
Cette opération était nécessaire, l’état très dégradé de cette vieille coque de 266 mètres de long, qualifiée de « colis toxique de 30 000 tonnes » par l’association Robin des Bois, ayant rendu le remorquage inutile et dangereux. La coque contient en effet 9,6 tonnes d’amiante, une substance au potentiel toxique et cancérigène, ainsi que 644 tonnes d’encres et d’autres matières dangereuses.
Les ONG environnementales Greenpeace, Sea Shepherd et Basel Action Network ont dénoncé « une violation de trois traités internationaux » sur l’environnement. Selon elles, ce naufrage causera des dommages « incalculables », avec « des impacts sur la vie marine et les communautés côtières ».
Le magistrat qui a autorisé l’opération l’a considérée comme une solution « tragique et regrettable ». Mais empêcher cette opération serait « probablement » « inutile », étant donné « l’imminence d’un naufrage spontané de la coque, ce qui n’apporterait rien à l’environnement et serait susceptible de mettre en péril la vie de l’équipage impliqué dans le remorquage ».
Le Foch, construit à la fin des années 1950 dans le chantier naval de Saint-Nazaire, a été pendant 37 ans au service de la marine française, avant d’être acheté en 2000 par le Brésil, qui l’a rebaptisé Sao Paulo. Mais en raison de sa vétusté et d’une série de problèmes liés notamment à un incendie en 2005, et alors que sa modernisation aurait coûté trop cher, Brasilia a décidé de s’en défaire.
Le 19 janvier, le remorqueur néerlandais ALP Guard opérant pour le compte du chantier commence à s’éloigner des côtes brésiliennes. L’agence publique environnementale brésilienne Ibama, responsable au Brésil de l’application de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux, a donc demandé une intervention de la marine brésilienne. Celle-ci a donc pris en remorque le navire, qui a été coulé vendredi 3 février dans l’océan Atlantique.
Mots-Clés: Foch, Meuse, Brésil, Pernambouc, Saint-Nazaire, Sao Paulo, ALP Guard, Ibama, Robin des Bois, Greenpeace, Sea Shepherd, Basel Action Network.