Le directeur du Centquatre-Paris suspendu de ses fonctions
Le directeur du Centquatre-Paris, José Manuel Gonçalvès, est suspendu de ses fonctions le temps d’une enquête administrative au sein de l’établissement culturel, à la suite d’un signalement et dans le cadre d’une « procédure relative aux violences sexuelles et sexistes », a fait savoir le Centquatre samedi 3 février. Cet établissement artistique de la Ville de Paris a été informé par sa présidente, Carine Rolland, adjointe à la culture, « que la Ville de Paris avait été saisie d’un signalement visant José Manuel Gonçalvès, directeur, dans le cadre de faits susceptibles de revêtir une qualification pénale d’atteinte à la personne », affirme-t-il, dans un communiqué publié « en accord avec la Ville de Paris » et transmis à l’Agence France-Presse.
« Les faits évoqués auraient été commis dans le cadre des fonctions du directeur lors d’un déplacement professionnel », ajoute l’établissement, qui s’exprime à la suite d’informations parues sur le site du magazine Télérama.
« Par conséquent, une enquête administrative a été diligentée au sein de l’établissement. Elle a été confiée à l’Inspection générale de la Ville de Paris, et concerne les procédures relatives aux violences à caractère sexuel et sexiste ».
L’établissement précise que le directeur « fait l’objet d’une mesure de suspension administrative, à titre conservatoire, d’une durée maximale de 4 mois ». Il n’évoque toutefois pas de dépôt de plainte, ni ne donne davantage de détails précis sur les faits ayant motivé l’enquête.
Le Centquatre abrite des salles de spectacles, mais aussi des espaces libres pour les pratiques artistiques, et se définit comme lieu « de résidences artistiques, de production et de diffusion d’arts pour les publics et les artistes du monde entier ».
Le contexte de la suspension
La Ville de Paris prend au sérieux les allégations envers José Manuel Gonçalvès et a ordonné une enquête administrative approfondie, confiée à l’Inspection générale. Cette mesure survient dans un contexte où le mouvement #MeToo a mis en lumière la prévalence des violences sexuelles dans des institutions culturelles à travers le monde. En tant que directeur d’un établissement culturel majeur de la capitale, le rôle de José Manuel Gonçalvès est étroitement lié à la scène artistique parisienne, ce qui rend l’affaire particulièrement médiatisée.
La position de la Ville de Paris
La Ville de Paris rappelle son attachement à la présomption d’innocence et assure qu’elle combattra toujours les violences sexuelles et sexistes avec la plus grande fermeté. Carine Rolland, adjointe à la culture, déclare que la ville sera toujours aux côtés des victimes présumées, confirmant ainsi l’engagement de la municipalité à garantir un environnement de travail sûr et tolérant pour tous les artistes et membres du personnel de la scène culturelle parisienne.
Clémentine Aubry assure l’intérim
En l’absence de José Manuel Gonçalvès, Clémentine Aubry, secrétaire générale et adjointe au directeur, assure l’intérim à la tête du Centquatre. Cette situation de transition, bien que temporaire, suscite des interrogations quant à l’avenir de l’établissement et à la gestion des programmes culturels prévus dans les prochains mois.
La suspension comme signal fort
La suspension du directeur du Centquatre-Paris marque un tournant majeur dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les milieux culturels. Elle envoie un signal fort en faveur de la protection des travailleurs et des artistes, tout en soulignant l’engagement citoyen et institutionnel à lutter contre toute forme de harcèlement et d’abus de pouvoir.
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