Justine Triet, réalisatrice française, a reçu la prestigieuse Palme d’or lors du Festival de Cannes pour son film « Anatomie d’une chute ». Sorti en salles il y a un mois, le long métrage a déjà dépassé le million d’entrées, un succès fulgurant selon les annonces de son distributeur Jean Labadie (Le Pacte) et de sa productrice Marie-Ange Luciani. Cette performance dépasse largement les précédentes Palme d’or françaises telles que « Titane » de 2021 avec 306 293 entrées, et « Dheepan » de Jacques Audiard en 2015 avec 663 000 entrées. « Anatomie d’une chute » est également au même niveau que « La Vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche avec 1,036 million d’entrées en 2013, et pourrait même espérer rattraper « Entre les murs » de Laurent Cantet avec ses 1,6 million d’entrées en 2008, incontestable succès du cinéma français.
Ce film décortique avec méticulosité les rapports de force et de domination au sein d’un couple d’artistes. Malgré son succès en France, « Anatomie d’une chute » ne représentera pas la France aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, comme l’espéraient ses promoteurs. La commission professionnelle chargée de prendre cette décision a préféré « La Passion de Dodin Bouffant » de Tran Anh Hung, avec Benoît Magimel et Juliette Binoche. Ce dernier, un film en costumes sur les traditions culinaires françaises, est prévu pour une sortie nationale le 8 novembre. Cette annonce a laissé un goût amer aux partisans du film de Justine Triet, qui n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Marie-Ange Luciani a ainsi écrit sur Instagram : « Qu’est-ce qu’ils sont cons », tandis que Jean Labadie a qualifié cette décision d' »inexcusable » sur X (ex-Twitter).
Marc Missonnier, président de l’Union des producteurs de cinéma, s’est dit « un peu abasourdi » face à ceux qui interprètent ce choix pour les Oscars comme une décision politique. Justine Triet avait en effet vivement critiqué le gouvernement, l’accusant de vouloir « casser » l’exception culturelle française lorsqu’elle a reçu sa Palme d’or. Marc Missonnier a rappelé que ce sont des professionnels qui ont fait ce choix, et que les pouvoirs publics, représentés par le CNC, n’ont pas de droit de vote dans cette décision. Il a suggéré de formuler des propositions pour l’avenir plutôt que de se lancer dans des polémiques politiques.
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