La ministre Isabelle Rome tentera-t-elle de se démarquer et de donner plus de moyens à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations ?
Alors que tous les acteurs de la lutte antiraciste attendaient avec impatience, la première ministre, Elisabeth Borne, a présenté le 30 janvier à l’Institut du monde arabe, le nouveau plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine proposé par le gouvernement. Piloté par Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, ce plan sur quatre ans se veut être le successeur du dispositif précédent, déployé jusqu’en 2020.
Après plusieurs mois de concertations entre le gouvernement, des associations, des représentants des lieux mémoriels, avec l’appui de la Défenseure des droits, de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, ce dossier prévoit quatre-vingts mesures qui s’articulent autour de cinq axes : nommer la réalité du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations, mesurer ce phénomène, mieux éduquer et former, sanctionner les auteurs et accompagner les victimes.
Ainsi, chaque élève devrait être obligé de visiter un lieu lié à l’histoire ou à un lieu de mémoire durant sa scolarité. La formation sur ces enjeux devrait être renforcée, que ce soit auprès des enseignants et personnels d’établissements, des agents de la fonction publique, des éducateurs sportifs ainsi que des bénévoles pour les Jeux olympiques 2024. De plus, le gouvernement souhaite améliorer le recueil et le traitement des plaintes grâce à une « grille d’évaluation pour mieux qualifier les faits » proposée aux forces de l’ordre afin d’éviter les classements sans suite. Il entend aussi inscrire dans la loi la possibilité d’émettre un mandat d’arrêt en cas d’infraction à caractère raciste ou antisémite et créer des peines aggravées pour ces mêmes infractions par des personnes dépositaires de l’autorité publique. Enfin, le gouvernement espère mieux lutter contre les discriminations dans l’accès au logement et au travail en systématisant les testings dans différents secteurs, publics et privés.
Ces nouvelles mesures auront-elles plus de succès que celles proposées en 2018 ? Seul l’avenir nous le dira. En tout cas, ce plan a le potentiel pour améliorer la situation et éradiquer le racisme, l’antisémitisme et les discriminations.
Mots-Clés: Elisabeth Borne, Isabelle Rome, racisme, antisémitisme, discriminations, France.