Clara Dupré décrit son expérience d’être la seule étudiante noire sur le campus universitaire Clignancourt-Sorbonne Université, dans le 18e arrondissement de Paris. Elle se souvient de sa première visite à l’âge de 16 ans, où elle s’est sentie noire et exclue de la communauté universitaire, qui était presque entièrement blanche. Elle a grandi dans un environnement très mixte aux Ulis, dans l’Essonne, mais à l’université, elle a remarqué que les Noirs ne se comptaient que sur les doigts d’une main.
Clara a toujours été une bonne élève, ses deux parents ayant quitté la Martinique à 20 ans pour donner à elle et à sa sœur une meilleure vie. Malgré ses performances scolaires, Clara a préféré s’inscrire à la Sorbonne en histoire et géographie plutôt que de tenter Sciences Po ou une classe préparatoire littéraire.
Au collège, Clara était très active, mais avec le temps, elle s’est mise au fond de la classe en raison des inégalités grandissantes et de l’accroissement des élèves blancs issus de milieux privilégiés. Elle n’a jamais eu de professeur noir à la Sorbonne et elle a commencé à percevoir le racisme systémique.
Lorsqu’elle est tombée sur La Condition noire. Essai sur une minorité française, (Calmann-Lévy, 2008) de Pap Ndiaye, Clara a eu un déclic. Elle s’est sentie forte et motivée et a donné un cours magistral sur la question noire, qui a reçu de nombreux retours positifs des étudiants.
Mots-clés: racisme systémique, Sorbonne Université, Pap Ndiaye, La Condition noire, élèves blancs privilégiés