L’« histoire publique » est une discipline qui vise à rendre l’histoire accessible au grand public, sans perdre son acuité scientifique. Parti des États-Unis, ce phénomène s’est répandu en France à travers des médias tels que la revue mensuelle L’Histoire, l’émission de radio « La Fabrique de l’histoire », sur France Culture, ou des documentaires à la télévision et sur les réseaux sociaux. En 2015, cette discipline s’est concrétisée par l’ouverture d’un master spécifique à l’université Paris-Est-Créteil (UPEC).
Sept ans plus tard, en septembre 2022, deux nouveaux masters d’histoire publique ont vu le jour à l’Institut national universitaire Champollion, à Albi, et à Nantes Université. « Nous nous sommes aperçus que les étudiants en histoire allaient moins naturellement vers la bibliothèque pour se renseigner sur un sujet, mais plutôt sur leur application de podcast ou sur YouTube », explique Sandrine Victor, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’institut d’Albi et coresponsable du master d’histoire publique.
Le phénomène est devenu incontournable. Sur YouTube, la chaîne de vulgarisation historique de Benjamin Brillaud, « Nota bene », a dépassé les deux millions d’abonnés à l’été 2022. La plus populaire de ses vidéos, sur le sexe au Moyen Age, atteint 8,5 millions de vues. La chaîne de Charlie Danger, « Les Revues du monde », approche le million d’abonnés (940 000), et celle de Manon Champier, « C’est une autre histoire », dépasse les 650 000, avec plusieurs vidéos à un ou deux millions de vues.
L’« histoire publique » est aujourd’hui une discipline incontournable. Elle permet aux étudiants d’accéder à l’histoire sans passer par des sources académiques, mais plutôt par des médias tels que des podcasts et des vidéos YouTube. Les chaînes de vulgarisation historique se sont multipliées, avec des vidéos qui atteignent des millions de vues.
Mots-Clés: Benjamin Brillaud, Charlie Danger, Manon Champier, UPEC, Albi, Nantes, Histoire Publique.