Suspension d’un membre du comité exécutif d’Altice France suite à une arrestation pour fraudes financières
Une nouvelle secousse vient de frapper le groupe Altice, propriétaire de SFR et BFM-TV en France. Suite à l’arrestation d’Armando Pereira, associé historique de Patrick Drahi, pour des frais présumés de fraudes financières au Portugal, la direction d’Altice France a annoncé la suspension de Tatiana Agova-Bregou de ses fonctions de directrice exécutive. Cette dernière était chargée des contenus, des acquisitions et des partenariats, notamment avec les plates-formes de streaming et les studios de cinéma. Membre du comité exécutif d’Altice France depuis février 2019, elle avait auparavant travaillé pendant près de dix ans dans la division contenus de Numericable, ancêtre d’Altice.
Selon un article paru dans le journal portugais Sabado, Tatiana Agova-Bregou entretenait une relation professionnelle mais aussi intime avec Armando Pereira. Des écoutes téléphoniques diligentées par les enquêteurs auraient révélé ce lien, et il est également mentionné qu’elle aurait bénéficié d’un appartement à Neuilly-sur-Seine, payé par une société appartenant à Hernani Antunes, un proche de M. Pereira.
Cette suspension marque un tournant dans l’enquête qui secoue le groupe Altice depuis l’arrestation d’Armando Pereira. D’autres responsables ont également été écartés dans différentes entités du groupe, dont Yossi Benchetrit, gendre de M. Pereira et directeur des achats d’Altice Etats-Unis. La direction d’Altice France a choisi de ne pas faire de commentaires, préférant « préserver l’entreprise ». Un dirigeant anonyme a affirmé que le groupe est déterminé à couper tous les liens avec les personnes ou sociétés incriminées dans l’enquête en cours au Portugal.
Lors d’un comité économique et social (CSE), la direction d’Altice France a annoncé que moins de 4% des dépenses totales d’achats du groupe seraient concernées par cette affaire. Des audits internes sont en cours dans tous les pays où le groupe est présent, afin d’évaluer précisément le préjudice et les responsabilités. L’UNSA, le premier syndicat de SFR, a déclaré qu’elle attendait les résultats de l’enquête interne pour s’assurer qu’il n’y a pas de système de prédation des richesses au sein du groupe. En cas de préjudice avéré pour les salariés, elle se réserve le droit de saisir la justice.
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