L’offre conjointe de Stéphane Courbit, Daniel Kretinsky et Pierre-Edouard Stérin pour le rachat du groupe d’édition Editis a été déposée à la dernière minute, mercredi 15 février. Le milliardaire tchèque, qui détient les magazines Marianne, Elle et Télé 7 Jours et est aussi actionnaire à titre indirect du Monde, était le premier à déclarer officiellement qu’il était intéressé et envisageait initialement une candidature en solo.
Cependant, les trois hommes d’affaires ont décidé de s’allier dans la dernière ligne droite et de soumettre une offre conjointe pour racheter le groupe d’édition Editis. Leur offre comprend le groupe Robert Laffont, Plon, Bordas, 10/18 et plusieurs autres maisons d’édition. Les prétendants avaient jusqu’au 15 février pour remettre leur offre finale aux trois banques mandatées par le groupe de Vincent Bolloré.
Le trio Courbit-Kretinsky-Stérin s’est entendu pour qu’au sein d’Editis, toute décision soit votée à l’unanimité et qu’un directeur général ou une directrice générale ait pour mission de garantir l’indépendance des 53 maisons d’édition. Pour cela, ils se sont engagés à donner les moyens nécessaires à l’entreprise, quitte à procéder à de nouvelles acquisitions.
Stéphane Courbit, qui propose d’investir à titre individuel dans Editis, par le biais de sa société holding LOV Group, a fait appel à ses alliés pour démontrer sa sincérité quant à sa volonté d’assurer l’indépendance de la maison. Cependant, le producteur est un ami de Vincent Bolloré, ce qui peut créer une potentielle situation de conflit d’intérêts.
Pierre-Edouard Stérin correspond, quant à lui, au profil des patrons « Bolloré-compatibles » et est souvent cité parmi les soutiens d’Eric Zemmour. Catholique, domicilié à Bruxelles, il a investi dans le parc du Puy du Fou de la famille de Villiers. Cette information a suscité l’inquiétude de certains salariés d’Editis, qui craignent que le groupe ne change de mains pour passer dans celles d’un soutien du Puy du Fou et de Zemmour.
Les trois hommes d’affaires sont donc en lice pour le rachat d’Editis et leur offre conjointe a été soumise à la dernière minute. La décision finale revient maintenant au vendeur, le groupe Vivendi, qui doit déterminer quel candidat remportera le marché.
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