lundi 16 septembre 2024
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Le sauvetage d’Orpea: une bataille financière sans précédent

Après le scandale de maltraitance et de détournement d’argent public révélé par le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 2022), le groupe de maisons de retraite privées Orpea se retrouve face à un mur de dettes, estimé à 9,5 milliards d’euros. Cette dette est le résultat d’une gestion aléatoire des anciens dirigeants qui ont, pendant des années, déjoué les contrôles afin d’emprunter sans limites et de gonfler artificiellement les résultats et la valeur du parc immobilier du groupe, réparti dans vingt-deux pays.

Le nouveau directeur général, Laurent Guillot, conseillé par la banque Rothschild, a dévoilé le 15 novembre un plan de redressement qui prévoit notamment de convertir en actions 3,8 milliards d’euros de dettes. Un montant inédit par son ampleur dans les annales des restructurations des grandes entreprises et qui entraînera une dilution massive des actions, ce qui aura pour conséquence de diminuer la valeur unitaire des titres. Les petits porteurs, détenteurs de 40 % des 64, 6 millions d’actions Orpea, seront les premiers à en souffrir.

Pour contrer le risque de « manquer de liquidités » et payer les 72 000 salariés au printemps, M. Guillot tente de convaincre les banques et financeurs de se sacrifier. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) étudie sa participation à la recapitalisation du groupe et Eric Lombard, son directeur général, a affirmé le 10 janvier que « les 270 000 résidents des Ehpad Orpea méritent la protection de la nation ». La CDC imposera cependant un « changement profond de modèle », avec « des pratiques qui offrent une qualité de services et de soins du meilleur niveau et une baisse des marges ».

Mots-Clés: Laurent Guillot, Victor Castanet, Eric Lombard, Orpea, CDC, France

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