La situation économique et politique en France suscite des inquiétudes parmi les investisseurs étrangers, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Au moment où le pays avait gagné en attractivité, son image pourrait être entachée par des incertitudes et un attentisme croissant chez les chefs d’entreprise. Une enquête menée par le cabinet EY révèle que près de la moitié des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers envisagent de réduire leurs projets d’investissement dans l’Hexagone, reflet d’un climat économique en mutation.
Le 9 juin dernier a marqué un tournant pour l’économie française, alors que la dissolution de l’Assemblée nationale a engendré une vague d’incertitudes. Après une période de prospérité, où la France se retrouvait en tête des pays européens attractifs pour l’implantation de nouvelles entreprises, les perspectives s’assombrissent. Selon les observations du cabinet EY, une entreprise de renommée mondiale, l’attrait économique de la France a chuté depuis, la moitié des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers exprimant des réticences à investir dans le pays.
La Dégradation de l’Attractivité Française
Une analyse effectuée en octobre par EY met en lumière que 49 % des décisionnaires ont d’ores et déjà réduit leurs ambitions d’investissement, avec 12 % d’entre eux signalant une diminution significative de leurs projets. Marc Lhermitte, associé chez EY, souligne : « On sort d’une longue période de constance sur les plans économique et fiscal. Ce baromètre reflète une instabilité nouvelle. »
De nombreux dirigeants mettent en avant leur incertitude face à la législation à venir et se montrent inquiets du ralentissement des réformes essentielles.
Les préoccupations ne se limitent pas à la France. La situation économique en Europe tout entière est jugée préoccupante par ces capitaux étrangers. « On observe une lassitude face à la dispersion économique et commerciale des pays européens »
, indique M. Lhermitte. L’Allemagne, autrefois pilier économique du Vieux Continent, est également touchée par les doutes des investisseurs, ce qui illustre un climat général d’inquiétude sur le plan économique.
Un Attentisme de la Part des Décideurs
Bien que les décideurs soient en proie à des doutes, peu d’entre eux ont encore annulé leurs projets. Les résultats montrent que près de 60 % des dirigeants ont choisi de reporter leurs initiatives, souvent avec un horizon d’attente qui s’étend jusqu’en 2025. Cet attentisme pourrait avoir des répercussions sur le dynamisme économique français. En 2023, les entreprises à capitaux étrangers ont été responsables de 400 investissements industriels, dont 40 % se sont concentrés dans des villes de taille moyenne, contribuant ainsi à 16 % du produit intérieur brut.
Les Retombées de cette Situation Économique
Les conséquences de cette incertitude s’étendent à l’emploi et à la réindustrialisation. Les entreprises étrangères, qui représentent 2,2 millions d’emplois, ou 13 % de l’emploi total, risquent de ralentir leur progression, impactant ainsi négativement les exportations industrielles, qui comptent pour 35 % du total français. Les questions n’ont pas encore conduit à des annulations directes, mais l’attitude prudente adoptée par les chefs d’entreprise pourrait freiner la dynamique de croissance tant désirée.
En somme, la conjoncture actuelle met en exergue des défis tant pour la France que pour l’ensemble de l’Europe. Le besoin de réformes claires et de simplification administrative se fait sentir pour restaurer la confiance des investisseurs et maintenir le pays comme une destination privilégiée pour les capitaux étrangers.
Mots-clés: attractivité, investissements, Europe, politique française, entreprises étrangères.