vendredi 22 novembre 2024
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Greybull Capital sauve Ascometal, les emplois sauvés pour l’instant!

Un soulagement général, mais teinté d’une certaine réserve. Tel est le ressenti qui domine après la décision rendue par le tribunal de commerce de Strasbourg le lundi 8 juillet, validant l’unique offre soumise pour Ascometal, acteur clé du secteur des aciers spéciaux en Europe. Cette proposition émane du fonds d’investissement britannique Greybull Capital, mettant ainsi fin à une période d’incertitude qui a perduré pendant plusieurs mois. En effet, l’entreprise en difficulté avait été placée en redressement judiciaire à la fin du mois de mars, suite à l’abandon de l’actionnaire Swiss Steel. Deux potentiels repreneurs, l’Italien Venete et le Français Europlasma, s’étaient manifestés avant de se désister, laissant Greybull comme seul candidat en lice lors de l’audience du 28 juin.

Bien que l’aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône, 330 salariés) ait trouvé un repreneur en la personne de l’industriel italien Marcegaglia à la fin du mois de mai, quatre autres sites regroupant 780 emplois demeuraient en suspens : Hagondange (Moselle), où se trouve une aciérie, le siège social et un centre de recherche, ainsi que les sites d’usinage et de finition de Custines (Meurthe-et-Moselle), du Marais à Saint-Etienne (Loire) et des Dunes à Leffrinckoucke (Nord), près de Dunkerque. D’ici le 20 juillet, ces sites passeront sous pavillon britannique et probablement sous un autre nom de groupe. Greybull s’est engagé à conserver 760 emplois, soit la quasi-totalité.

Yann Amadoro, délégué CGT, exprime un sentiment mitigé : « Nous sommes soulagés, on est sauvés. Mais pour combien de temps? » souligne-t-il, préférant rester circonspect après le verdict. « Ce n’est pas le projet que tout le monde attendait. Il y a des risques et encore beaucoup d’inconnus. On sait qu’on part sur une opération de retournement, avec un fonds d’investissement qui veut nous revendre d’ici trois ou quatre ans. »

Spécialisé dans le rachat d’entreprises en difficulté, Greybull investit dans divers secteurs à travers l’Europe, avec des succès mais aussi des échecs. Son plan de reprise repose en premier lieu sur l’engagement de l’État, qui promet de verser un prêt de 85 millions d’euros en deux temps. Greybull prévoit également 90 millions d’euros d’investissements, « mais pas avant un an », souligne M. Amadoro. Les employés espèrent que le changement de gouvernement n’affectera pas le processus en cours. « Bercy nous a assuré que non, mais les interlocuteurs vont changer », rappelle le syndicaliste.

Le projet de Greybull est ambitieux, visant à diversifier l’entreprise au-delà du secteur automobile, principale industrie des sites repris, en explorant les marchés de la mécanique, de l’énergie et de l’armement. Une piste sérieusement envisagée est la fabrication d’obus de 155 millimètres utilisés par les canons français Caesar en Ukraine.

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