Depuis le début de la grève le 17 octobre 2024 devant l’usine de Sanofi à Lisieux, les employés de plusieurs sites de production du célèbre Doliprane expriment leurs inquiétudes. En parallèle, la transaction concernant la cession de la filiale Opella bat son plein. Le fonds d’investissement PAI Partners a formulé une nouvelle proposition, portant sur un montant supérieur à l’offre précédente. Dans ce contexte tendu, la direction de Sanofi tente de rassurer les salariés quant à la pérennité de leurs emplois et des sites de fabrication.
La situation actuelle chez Sanofi est marquée par une importante mobilisation des salariés, alors que les négociations autour de la vente de la filiale Opella, spécialisée dans les médicaments sans ordonnance, semblent délicates. Le fonds d’investissement PAI Partners a récemment intensifié son offre pour acquérir Opella, promettant un montant supérieur de 200 millions d’euros. Cette nouvelle offre reste en vigueur jusqu’à la fin de la semaine, coïncidant avec la poursuite des discussions entre Sanofi et un autre investisseur américain, CD&R.
Le mouvement de grève chez Sanofi
Les salariés des usines de production du Doliprane ont choisi de suivre l’appel à la grève lancé par les syndicats, malgré les efforts du gouvernement et de la direction pour les apaiser. Dans un climat d’incertitude, la présidente de Sanofi France, Audrey Duval, a affirmé sur RTL la nécessité de rassurer les employés sur la durabilité de leurs emplois. Sa promesse d’assurer la « pérennité » des sites de production et d’autres marques commercialisées par Opella a été accueillie avec un mélange de scepticisme et de colère par les grévistes.
Les enjeux de la cession d’Opella
La filiale Opella représente un enjeu capital pour Sanofi, avec une production annuelle dépassant 450 millions de boîtes de Doliprane en France. Cependant, des craintes se font sentir quant au futur de cette entité et des 1 700 postes qu’elle représente. La grève a été particulièrement intense sur les sites de Compiègne et de Lisieux, spécialisés dans la fabrication du Doliprane. Les syndicats estiment que la cession d’Opella pourrait entraîner une « casse sociale » dans le tissu industriel français, en ouvrant la porte à d’éventuelles suppressions d’emplois.
Les promesses de Sanofi face à l’incertitude
Avec la nouvelle dynamique engagée par les offres d’achat, Audrey Duval a tenté de calmer les inquiétudes des travailleurs. Elle a déclaré : « Je garantis pour les Français du Doliprane en pharmacie »
et a assuré que Sanofi demeurerait actionnaire à 50 % d’Opella, ce qui lui conférerait un droit de veto sur des décisions stratégiques cruciales pour l’avenir de la filiale. Cependant, cette assurance est perçue par certains comme insuffisante face aux préoccupations soulevées autour de la pérennité de leurs emplois.
Réactions politiques et syndicales
Le gouvernement, soucieux du maintien de l’emploi et de l’empreinte industrielle en France, a réclamé des gages en matière d’engagements écrits. Le ministre délégué aux PME, des territoires et de la ruralité a reiteré que des mesures seront prises pour protéger l’emploi en cas de complications lors des négociations. De leur côté, des députés de l’opposition, comme Boris Vallaud, ont évoqué le décret Montebourg comme un moyen potentiel pour emprisonner la vente si des conditions favorables ne peuvent être obtenues.
Perspectives pour l’avenir
Opella, en plus du Doliprane, commercialise plusieurs autres marques connues en France telles que Dulcolax et Maalox. Le débat autour de la sécurité de l’emploi et de l’avenir du site de Lisieux, où des investissements significatifs sont annoncés pour augmenter la production, demeure brûlant. Avec une large part des ventes de Doliprane consommateurs français, les implications de cette transaction s’étendent bien au-delà des simples chiffres économiques. L’avenir de l’industrie pharmaceutique française s’inscrit au cœur de cette discussion cruciale.
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