Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, s’est exprimé le 9 novembre 2024 lors d’un entretien avec des salariés mobilisés devant l’usine Michelin de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Cette intervention a eu lieu dans un contexte troublé, marqué par l’annonce récente de plans sociaux touchant les entreprises Michelin et Auchan. Ferracci a prévu de nouvelles fermetures d’installations industrielles en France dans un avenir proche, ce qui pourrait se traduire par la perte de plusieurs milliers d’emplois.
Un contexte préoccupant pour l’emploi
La situation est devenue critique pour les ouvriers de Michelin, qui ont déjà appris que les sites de Cholet et Vannes, regroupant au total 1 254 employés, fermeraient d’ici 2026. En visite sur les lieux, Marc Ferracci a été accueilli par des manifestations de colère de la part des travailleurs en raison de la méthode employée par la direction pour annoncer ces nouvelles. Loin de se montrer empathique, la direction a tardé à communiquer directement avec les employés, ce qui a provoqué une vive réaction. « Les salariés sont bouleversés, en colère, on peut le comprendre », a affirmé le ministre, déplorant le traitement réservé aux employés lors de cette annonce, qui n’a pas été effectuée en personne.
Un plan d’urgence pour l’industrie automobile
Concernant la filière automobile, particulièrement touchée par la crise, Ferracci a annoncé un plan d’urgence qui s’inscrit dans une initiative plus large de soutien à l’industrie automobile européenne. La dépendance et l’interconnexion des chaînes de valeur entre les pays européens ont été soulignées ; des fournisseurs allemands travaillent pour des constructeurs français, et vice versa. « La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen », a-t-il souligné, appelant à une réponse unifiée face à la concurrence internationale.
Ferracci a aussi proposé plusieurs mesures pour encourager le secteur, dont la mise en place d’un « emprunt commun européen » et d’un « bonus écologique à l’échelle européenne ». Il a évoqué l’initiative de la Commission européenne, qui prévoit pour le premier semestre 2025 un “clean industrial act”, un cadre législatif visant à promouvoir l’industrie durable.
Vers une réponse collective
La situation que rencontrent les salariés de Michelin et la filière automobile reflète des enjeux sociaux et économiques plus larges. Ferracci a réussi à établir des contacts jugés « très constructifs » avec les élus locaux et les syndicats. Il a insisté sur la nécessité de garantir que « personne ne soit laissé sans solution ». Les décisions à venir du gouvernement et de l’Union européenne seront décisives pour la pérennité de ces emplois et le soutien à une industrie face aux défis mondiaux.
Dans ce contexte complexe, il est impératif d’agir rapidement pour éviter une détérioration de la situation économique et sociale. Les prochaines semaines seront donc déterminantes tant pour les employés de Michelin que pour l’ensemble du secteur industriel français.
Mots-clés: Marc Ferracci, Michelin, fermeture d’usines, crise industrielle, filière automobile, emploi, soutien européen.