En se rendant devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) le mardi 9 juillet, les dirigeants de Canal+ ont été confrontés à une audition difficile. Ils étaient loin de s’imaginer la complexité de l’épreuve qui les attendait malgré leur volonté de présenter de manière flatteuse leurs programmes et de faire des promesses pour l’avenir. Cependant, leur discours séduisant n’a pas suffi à éviter une série d’interpellations. Le conseiller Hervé Godechot a ouvert le feu en signalant les sept sanctions infligées à C8 cette année par l’Arcom pour divers manquements. Certains cas sont encore en suspension au Conseil d’Etat, tandis que d’autres ont été confirmés.
Depuis 2012, la chaîne a fait l’objet de 32 interventions de la part du régulateur en raison de violations répétées de ses obligations dans l’émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) animée par Cyril Hanouna. Malgré les affirmations selon lesquelles ces séquences ne constituent que 0,6% du temps d’antenne, le président Roch-Olivier Maistre a souligné que c’était 0,6% de trop. Face à ces reproches, les dirigeants de Canal+ ont proposé, avec réticence, d’introduire un différé de 15 à 45 minutes pour l’émission à la rentrée.
Cette mesure, déjà appliquée pour « Face à Zemmour » sur CNews, permettrait à la chaîne d’avoir un meilleur contrôle sur son antenne. Cependant, des incidents sont toujours possibles, comme le souligne Franck Appietto qui reconnaît parfois découvrir à l’antenne des invités non mentionnés au préalable par l’équipe de « TPMP ». Ces lacunes ont conduit à des amendes sévères, comme celle de 500 000 euros pour des propos sur « l’adrénochrome ».