Le 26 novembre 2024, une nouvelle vague de mobilisation à l’initiative des agriculteurs se prépare, avec pour principaux objectifs la lutte contre des dispositions qu’ils jugent nuisibles à leur quotidien. Au cœur des revendications figure notamment le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, un sujet qui sera débattu à l’Assemblée nationale cet après-midi. Dans un climat déjà tendu et à l’approche d’élections cruciales, les syndicats agricoles lancent des actions sur le terrain, déterminés à faire entendre leur voix.
Dans un contexte de mécontentement croissant, les agriculteurs, réunis en différentes fédérations, estiment que leurs priorités n’ont pas été suffisamment prises en compte. Cette initiative survient après une première semaine de mobilisation, où des actions symboliques se sont tenues dans 85 départements de France. L’alliance entre la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) reste particulièrement active et entend maintenir la pression jusqu’à jeudi, visant tout ce qui entrave la vie des agriculteurs. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a affirmé : « Des actions vont viser tout ce qui entrave la vie des agriculteurs »
. Ces actions devraient notamment cibler certaines administrations et organismes, comme l’Office français de la biodiversité (OFB), afin de simplifier le quotidien des producteurs.
Le Mercosur au cœur des préoccupations
Le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, qui inclut le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, suscite une forte opposition parmi les agriculteurs. Ceux-ci craignent que cette entente n’entraîne une concurrence déloyale en permettant l’importation de produits agricoles, comme la viande et le sucre, sans droits de douane. « Cela pourrait provoquer des déséquilibres profonds pour nos producteurs », a avancé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. À plusieurs reprises, la FNSEA a qualifié cette opposition à l’accord de « bataille existentielle », soulignant l’importance de défendre les intérêts des agriculteurs.
Les syndicats ont également entrepris des actions sur le terrain pour rendre visible leur mécontentement. Ainsi, la Coordination rurale (CR) annonce des actions de mobilisation élargies, notamment avec des barrages filtrants dans le Sud-Ouest et un rassemblement devant le Parlement européen, illustrant l’ampleur des préoccupations qui dépassent les frontières régionales.
Tensions et actions sur le terrain
Dès cette semaine, des manifestations ont été orchestrées dans différentes préfectures, où les agriculteurs, autrement dit, ont utilisé des méthodes symboliques pour faire passer leur message. Par exemple, à Agen, un mur a été érigé pour représenter la distance entre les agriculteurs et les administrations, alors que d’autres ont déversé pneus et fumier devant certaines préfectures. Les messages véhiculés sont clairs : les agriculteurs se sentent étouffés par des mesures jugées inadaptées à leurs réalités économiques.
Dans ce climat d’électoralisme, il est essentiel de prendre en compte ces revendications. Comme l’observe le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, « La plupart des manifestations se sont bien déroulées : on peut manifester sans casser, sans blesser »
, montrant ainsi une volonté de dialogue malgré les tensions.
Un avenir incertain pour le secteur
Ce débat à l’Assemblée nationale risque de jouer un rôle déterminant pour l’avenir de la politique agricole au sein des instances européennes. Alors que certains députés, comme Dominique Potier du PS, soulignent l’importance d’une véritable concertation sur ces enjeux, d’autres, comme ceux de La France insoumise, insistent sur une résolution rapide pour mettre un terme aux négociations avec le Mercosur. Les agriculteurs comptent sur le soutien de leurs représentants pour éviter des conséquences économiques désastreuses sur leurs productions.
Le gouvernement espère aussi un vote unanime qui renforcerait la position de la France face à la Commission européenne. Pourtant, le chemin reste semé d’embûches, comme le rappelle perturbation récente lors d’un déplacement d’un représentant syndical, illustrant une agitation qui ne semble pas prête de s’atténuer.
Les discussions autour du Mercosur mettent en lumière les défis que rencontrent les agriculteurs face à la globalisation et aux accords commerciaux internationaux. L’avenir de ce secteur crucial pour l’économie française est plus que jamais à la croisée des chemins.
Mots-clés: Agriculteurs, Mobilisation, Mercosur, Syndicats, Accord de libre-échange, FNSEA