Le tribunal administratif de Paris a validé l’expulsion vers la Tunisie de l’imam Mahjoub Mahjoubi, accusé d’incitation à la haine envers les femmes et les juifs. L’arrêté d’expulsion pris par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a été confirmé, malgré les contestations de l’avocat de M. Mahjoubi. Ce dernier a dénoncé une violation des droits de son client et une procédure inédite en termes de célérité. La représentante du ministère de l’intérieur a justifié cette décision comme nécessaire pour prévenir la réitération de propos graves par ses prêches.
L’imam Mahjoub Mahjoubi, installé en France depuis les années 1980, a été expulsé vers la Tunisie après avoir été interpellé à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Il était sous le coup d’une demande de retrait de son titre de séjour, notamment en raison de ses propos controversés sur le drapeau tricolore français. Ces déclarations, qualifiant le drapeau de « satanique » et appelant à l’instauration de la charia, ont suscité la réprobation du ministre de l’intérieur et ont été citées lors de l’audience. L’avocat de M. Mahjoubi a tenté de minimiser ces propos en les qualifiant d’opinions contestables mais non terroristes.
Malgré les différents arguments présentés lors de l’audience, le tribunal a donc confirmé l’expulsion de l’imam vers la Tunisie. Cette décision a été saluée par Gérald Darmanin, qui voit en cette mesure une façon efficace de lutter contre les prêcheurs de haine en France. La situation familiale dramatique de l’imam, signalée par son avocat, n’a pas suffi à contester l’arrêté d’expulsion. La justice administrative a ainsi tranché en faveur du ministère de l’intérieur, considérant que les agissements de Mahjoub Mahjoubi portaient atteinte aux intérêts fondamentaux de l’État.