Hommage à Lucas : le tragique témoignage de l’homophobie ordinaire en France
En janvier dernier, Lucas, un collégien de seulement 13 ans, mettait fin à ses jours après avoir été victime d’injures homophobes. Une triste affaire qui illustre, de manière dramatique, les conséquences de l’homophobie ordinaire encore présente en France. Cette année, l’association SOS Homophobie rend hommage à Lucas en tête de son rapport annuel. Le document révèle que, en 2022, l’association a recueilli 1 506 témoignages de « LGBTphobies », un nombre stable par rapport à l’année précédente.
Malgré les progrès récents de la loi et une évolution des mentalités, l’homophobie et la transphobie restent bien présentes. Les espaces où la haine s’exprime le plus sont les réseaux sociaux, la famille, les commerces et services, ainsi que les lieux publics. Les rejets, les insultes et les harcèlements constituent les modalités d’expression les plus fréquentes.
Le rapport de SOS Homophobie indique également que 184 cas d’agressions physiques ont été recensés en 2022, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2021. Les lieux publics sont le contexte privilégié de ces agressions (38 %), mais les cadres intimes de la famille et du voisinage viennent également en tête (18 % et 17 %). Pour les auteurs du rapport, ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité, car nombre de victimes ne témoignent pas.
Le rapport souligne aussi une tendance alarmante : l’augmentation des situations de transphobie enregistrées sur la ligne d’écoute de l’association. En 2022, 227 cas de transphobie ont été recensés, soit une hausse de 27 % par rapport à l’année précédente qui enregistrait déjà une augmentation de 35 %. Malgré la circulaire Blanquer adoptée à l’automne 2021 pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire, le rapport relaie des témoignages de jeunes confrontés à l’incompréhension, voire à l’hostilité du personnel éducatif.
Le rapport de SOS Homophobie dresse ainsi un tableau alarmant de l’homophobie et de la transphobie qui persistent en France. La lutte contre ces fléaux passe notamment par un changement de regard « systémique » sur les personnes trans, comme le plaide l’association.
Mots-clés : Hommage à Lucas, SOS Homophobie, LGBTphobie, agressions physiques, transphobie, milieu scolaire.