Violences envers les médecins : un fléau qui prend de l’ampleur
Le métier de médecin, longtemps considéré comme une fonction noble et respectée, est aujourd’hui de plus en plus exposé aux violences physiques et verbales. Les chiffres révélés par l’Ordre des médecins en témoignent : en 2022, plus de 1 200 agressions ont été signalées, soit une hausse de près de 20 % en un an. Si ce chiffre peut sembler relativement faible au regard des 180 000 professionnels de la santé en activité, il témoigne néanmoins d’une tendance alarmante.
Les motifs de ces violences sont multiples : refus de prescription, attente trop longue, désaccord sur les traitements à suivre, mauvaise communication, etc. Mais au-delà de ces motifs, c’est surtout l’atmosphère générale de méfiance et d’agressivité qui semble peser sur le quotidien des médecins. En témoigne le drame survenu à l’hôpital de Reims le 23 mai dernier : une infirmière a été poignardée à mort, et une secrétaire médicale a été grièvement blessée. Le suspect, souffrant de troubles psychiatriques sévères, avait été placé en garde à vue pour « tentative d’assassinat ».
Les violences dont sont victimes les médecins sont donc un véritable fléau, qui nécessite une réponse adaptée. L’Ordre des médecins incite à un signalement systématique de ces violences, mais force est de constater que les professionnels de la santé hésitent souvent à le faire, par crainte de représailles ou d’une détérioration de leur relation avec les patients. Il est donc important de mettre en place des mesures de prévention efficaces. Certaines initiatives ont déjà été prises, comme la mise en place de postes de sécurité au sein des cabinets médicaux, ou le développement de formations spécifiques pour le personnel de santé. Mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir la sécurité des médecins et des patients.
Mots-clés : médecins, violences, agressions, signalement, sécurité, prévention.