Cinq policiers de l’antenne marseillaise du RAID ont été placés en garde à vue le mardi 8 août dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un jeune homme lors des émeutes de début juillet. Mohamed Bendriss, un livreur de 27 ans, avait été victime d’un arrêt cardiaque vraisemblablement provoqué par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) alors qu’il circulait à scooter. Transporté à l’hôpital après s’être effondré dans le centre-ville de Marseille, il avait succombé à ses blessures.
L’autopsie avait révélé deux impacts sur le corps de la victime, l’un à la cuisse et l’autre en plein coeur. La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, avait déclaré que les éléments de l’enquête permettaient de retenir comme probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax provoqué par le tir d’un projectile de type Flash-Ball. Cependant, à cette époque, il n’était pas possible de déterminer le lieu exact où le drame s’était produit ni si Mohamed Bendriss avait participé aux émeutes.
Selon des proches de la victime, Mohamed aurait été vu en train de filmer des interpellations quelques instants avant l’incident, dans une rue commerçante à proximité du lieu où il s’est effondré. La présence de nombreuses vidéos des émeutes a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’aux fonctionnaires du RAID grâce à des enregistrements qui les impliquaient.
Les avocats de l’épouse et de la mère de la victime se sont constitués partie civile et se réjouissent de l’avancée de l’enquête. Ils ont exprimé leur volonté de connaître les auteurs de cette mort de manière loyale et objective, sans porter d’accusations ou d’anathèmes.
Dans le cadre de cette enquête, la juge d’instruction a décidé de placer en garde à vue les cinq policiers de l’antenne marseillaise du RAID, ainsi que d’auditionner d’autres membres de cette unité d’élite de la police nationale en tant que témoins. Les résultats de ces auditions ainsi que les explications fournies par les policiers lors de leur garde à vue permettront à la juge de décider s’ils doivent être présentés en vue d’une éventuelle mise en examen.
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les questions autour de l’usage des armes par les forces de l’ordre lors des opérations de maintien de l’ordre. Les lanceurs de balles de défense (LBD), comme dans le cas de Mohamed Bendriss, sont régulièrement pointés du doigt pour leur dangerosité. Le débat sur leur utilisation et les risques qu’ils représentent pour la population est récurrent.
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