dimanche 8 septembre 2024
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La logeuse témoigne de sa terreur face à Redoine Faïd et révèle des détails choquants sur l’évasion spectaculaire

Redoine Faïd n’aime pas le terme de « logeuse ». Selon lui, le mot « logeuse » est étroitement associé aux événements tragiques de Saint-Denis et du Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015. Alima A., qui se présentait jeudi 28 septembre devant la cour d’assises de Paris, semble être tout à fait différente de Jawad Bendaoud, considéré comme le « logeur » des terroristes. Contrairement à Jawad Bendaoud, Alima A. affirme qu’elle n’a rien proposé ni tiré profit de la situation. En réalité, elle s’est réveillée une nuit de septembre 2018 après avoir entendu du bruit, et elle a découvert avec effroi que Redoine Faïd se trouvait dans son salon. Dans cette situation traumatisante, Redoine Faïd lui a dit avec une arme à la main : « perds pas la boule ». Face à cet homme dangereux, Alima A. a vite compris qu’elle n’avait pas le choix.

Deux mois plus tôt, Redoine Faïd s’est échappé du centre pénitentiaire de Réau, en Seine-et-Marne. Sa cavale a finalement pris fin à Creil, dans l’Oise, sa ville natale. Accompagné de son grand frère Rachid et de son neveu Ishaac Herizi, Redoine Faïd a été accusé d’avoir été exfiltré de la prison en hélicoptère. Le premier reconnaît les faits, mais le second les nie. C’est Ishaac Herizi, ami d’enfance d’Alima A., qui a permis à Redoine Faïd de trouver refuge dans son appartement, la treizième et dernière planque de sa cavale. Le trio sera finalement arrêté quelques semaines plus tard, le 3 octobre 2018.

Alima A. se sent trahie et terrorisée, mais elle continue à mener sa vie normalement. Elle se rend tous les jours à son travail à l’aéroport du Bourget, en Seine-Saint-Denis. À son retour, Redoine Faïd inspecte son téléphone portable. Il lui demande parfois de rendre des services, comme faire une course, jouer le rôle de chauffeur, ou envoyer des SMS en son nom. Cependant, le fait d’avoir hébergé les trois fugitifs et d’avoir rendu ces services lui vaut d’être accusée de recel de criminel et d’association de malfaiteurs. Les juges estiment qu’elle n’était pas menacée et qu’elle disposait donc d’une marge de manœuvre dans son implication.

Alima A., qui avait d’abord bénéficié d’un non-lieu, ne comprend pas pourquoi elle est à nouveau mise en accusation. Elle affirme qu’elle n’a fait que subir la situation et qu’elle se demande chaque jour pourquoi elle se retrouve devant la justice. La cour devra évaluer si Alima A. avait réellement une marge de manœuvre dans son implication, mais cela n’est pas le point central du procès. Ce qui intéresse particulièrement la cour et les avocats généraux, c’est la déclaration d’Alima A. concernant Ishaac Herizi. En effet, elle l’accuse d’avoir été pleinement impliqué dans l’évasion de Redoine Faïd, contrairement à ce qu’il prétend. Un soir, alors qu’ils discutaient sur le balcon, Ishaac Herizi lui aurait confié qu’il était dans l’hélicoptère, qu’il était entré armé dans la prison et qu’ils étaient cinq, serrés comme des sardines, à bord de l’appareil. Ces déclarations circonstanciées sont cruciales dans l’accusation contre Ishaac Herizi.

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