Rassemblement marquant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2025, à Paris, a attiré l’attention des médias et du public. La mobilisation, organisée par le collectif Grève féministe, a rassemblé 250 000 manifestants à travers la France, incluant 120 000 à Paris. Les participants sont venus défendre des causes essentielles telles que l’égalité salariale, la lutte contre les féminicides et la montée de discours de nature « masculiniste ».
« C’est une lutte, ce n’est pas fini. Ça va dans le bon sens, Trump, les masculinistes, font beaucoup de bruit mais ils sont moins forts que nous, » témoigne Sabine, une femme de 49 ans, responsable d’une association professionnelle, qui a défilé avec son fils dans un contexte de protestation dynamique et familial.
Les préoccupations soulevées par les manifestants sont variées. Lucie, une jeune de 18 ans, a exprimé son souhait de « défendre le droit à l’avortement et protester contre l’extrême droite, car ça monte et ça fait peur ». Le mouvement a également pris une tournure politique avec des actions spectaculaires, notamment celle des Femen, qui ont illustré leur message en peignant des drapeaux barrés et en criant « Heil Trump » pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une « épidémie fasciste ».
Des revendications cruciales pour l’égalité des sexes
Le contexte de cette journée est accentué par une des revendications majeures : l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. En 2023, il a été constaté que le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était inférieur de 22,2 % à celui des hommes, un chiffre qui souligne des disparités persistantes malgré un léger progrès depuis 1995. Cette situation devient insupportable, comme l’a fait remarquer Marylise Léon, la numéro un de la CFDT, qui exhorte à un changement immédiat.
En effet, selon l’INSEE, même à temps de travail égal, les femmes affichent un écart de salaire moyen de 14,2 % par rapport aux hommes. Ce rythme de progression, trop lent aux yeux des militantes, incite à l’action. « On patine, on avance extrêmement lentement, » a dénoncé Léon, exprimant ainsi le besoin urgent d’une dynamique nouvelle.
Des défis à relever dans un monde en mutation
Au-delà des inégalités salariales, la question des retraites représente un autre enjeu crucial : les femmes prennent généralement leur retraite avec des pensions inférieures à celles des hommes, conséquence directe de ces disparités salariales. La mobilisation du 8 mars 2025 a également été l’occasion de demander l’abrogation de la réforme des retraites, jugée particulièrement injuste pour les femmes, comme l’a précisé Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT.
Une mobilisation internationale et des enjeux sociopolitiques
À Paris, la Tour Eiffel devait s’illuminer d’un message de soutien aux femmes afghanes, symbolisant la portée internationale des enjeux féministes. Les tensions politiques croissantes, tant au niveau national qu’international, forment le contexte d’une mobilisation qui dépasse les frontières. Les femmes continuent de faire face à des menaces persistantes, pâles reflets d’un système patriarcal profondément ancré dans les mentalités.
Les événements récents, comme les affaires Pelicot et Le Scouarnec, soulignent les violences sexistes et sexuelles qui demeurent omniprésentes dans notre société. « Elles ne relèvent pas uniquement de faits isolés, mais traduisent un système patriarcal oppressif, » a déclaré Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF. Ce sentiment a résonné dans les slogans et pancartes brandis lors des manifestations.
Perspectives et stratégies futures
Pour contrer ces inégalités et améliorer la situation des femmes, l’État a lancé un plan quinquennal en 2023, mettant l’accent sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Cela inclut un soutien accru aux lignes d’écoute et le développement structurel des maisons pour femmes. Cependant, ces mesures sont considérées insuffisantes par de nombreuses associations qui aspirent à une action plus forte.
La journée du 8 mars est donc une occasion de rappeler que la lutte pour les droits des femmes est loin d’être achevée. Les échos des manifestations parisiennes et à l’échelle nationale sont une claque à ceux qui minimisent ou ignorent les enjeux de l’égalité des sexes. La voix des femmes résonne et leur détermination à ne pas céder face aux inégalités est plus forte que jamais.
Mots-clés: Journée des droits des femmes, égalité salariale, féminisme, violences sexistes, mobilisation féministe, inégalités de revenus, droits des femmes.