Après une attente de quarante-deux ans, la cour d’assises spécialement composée de Paris a enfin rendu son verdict concernant l’attentat à la bombe de la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980. L’universitaire libano-canadien, Hassan Diab, a été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’un mandat d’arrêt. Le Parquet national antiterroriste avait requis la peine maximale, une peine qui a finalement été appliquée par la cour.
L’accusé, qui était jugé en son absence, a été considéré comme le poseur de la bombe. La cour d’assises a en effet fondé sa décision sur le passeport de M. Diab, retrouvé en 1981 à Rome sur un haut cadre du FPLP-OS, une organisation clandestine palestinienne d’extrême gauche basée au Liban. Les tampons d’entrée et de sortie en Espagne, pays où serait parti le commando Copernic, étaient compatibles avec la commission de l’attentat. La cour a ainsi considéré que cette « pièce centrale » était la preuve de l’appartenance d’Hassan Diab à cette organisation et que « des éléments matériels accréditent le renseignement » le désignant comme poseur de la bombe.
Les explications fournies par le Libano-Canadien ont été jugées peu crédibles. En effet, la cour a écarté les « alibis » présentés par l’accusé, jugeant « variables » et peu crédibles ses explications sur la perte de son passeport et sur sa présence à Beyrouth au moment des faits.
Ce verdict met un terme à l’une des affaires les plus longues de l’histoire judiciaire française. En effet, l’enquête avait connu un développement décisif en 1999 grâce à une note de renseignement de la DST nommant dix personnes responsables de l’attentat, du commanditaire présumé, Selim Abou Salem, chef du FPLP-OS, aux deux exécutants. Parmi ceux-ci, un certain Hassan Diab vivant au Canada.
Après des années de procédures et de recours pour s’opposer à son extradition, Hassan Diab avait finalement été livré aux autorités françaises et placé en détention en 2014. Il gardait le silence jusqu’à un changement de juge d’instruction, où il décidait de parler, niant toute présence à Paris au moment de l’attentat.
Avec cette décision, plusieurs parties civiles, qui ont longuement serré dans les bras à l’énoncé du verdict, ont enfin trouvé un début de justice.
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