La fusée Chandrayaan-3 sur son pas de tir, au centre spatial Satish Dhawan, près de Madras, dans le sud de l’Inde, le 14 juillet 2023. AP
L’Inde s’est lancée, vendredi 14 juillet, dans une nouvelle tentative pour un atterrissage non habité sur la Lune, la prochaine étape d’un programme spatial en plein essor qui se rapproche rapidement de ceux des grandes puissances mondiales. Si la mission est couronnée de succès, le pays le plus peuplé du monde, avec plus de 1,4 milliard d’habitants, rejoindrait le club très fermé des pays ayant réussi un alunissage contrôlé, soit la Russie, les Etats-Unis et la Chine.
La fusée Chandrayaan-3 a quitté le sol et s’est envolée à travers l’atmosphère terrestre avec succès vendredi matin. Elle a atteint son « orbite précise » et a « commencé son voyage vers la Lune » , a écrit l’Office spatial indien (ISRO) sur Twitter. Cette mission, d’une durée de quatorze jours, coûte 74,6 millions de dollars (66,5 millions d’euros), selon des sources médiatiques.
L’objectif est de faire atterrir un robot mobile pour explorer la surface de la Lune. La dernière tentative du programme Chandrayaan intervient quatre ans après un échec, l’équipe au sol ayant perdu le contact peu avant l’atterrissage sur la Lune. Mais, cette fois, l’ISRO a bon espoir de réussir et se projette déjà dans une future mission habitée sur la Lune.
La mission de vendredi confirme les grandes ambitions de l’Inde dans ce domaine. Depuis le lancement d’une sonde en orbite autour de la Lune en 2008, le programme spatial indien s’est considérablement développé. En 2014, l’Inde est ainsi devenue le premier pays asiatique à mettre un satellite en orbite autour de Mars et, trois ans plus tard, à lancer 104 satellites en une seule mission.
D’ici l’an prochain, le géant asiatique devrait lancer une mission habitée de trois jours en orbite autour de la Terre. L’Inde s’efforce également d’augmenter sa part, qui est actuellement de 2 %, du marché spatial commercial dans le monde, grâce à des coûts bien plus faibles que ceux de ses concurrents. Selon les experts, le pays peut rester compétitif en copiant et en adaptant des technologies spatiales qui existent déjà, mais aussi en s’appuyant sur ses nombreux ingénieurs très qualifiés et bien moins payés que leurs homologues étrangers.
La précédente tentative d’alunissage en 2019, qui coïncidait avec le cinquantième anniversaire de la première sortie sur la Lune de l’Américain Neil Armstrong, avait coûté 140 millions de dollars (124,6 millions d’euros), près du double du coût du lancement de vendredi, mais un prix bien inférieur à des projets similaires d’autres pays.
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