Au Salon de l’agriculture de Paris, en 2015, le mathématicien Benoît Mandelbrot s’est extasié devant les choux-fleurs, trouvant en eux une « surface rugueuse et riche en invariances ». Ces légumes offrent, en effet, un exemple de structure fractale, dessinée avec brio par Dame Nature. Quelle que soit l’échelle d’observation, leur géométrie reste identique. En effet, en les découpant, on obtient des bouquets qui se subdivisent en fleurettes, et ainsi de suite.
Malgré son potentiel, le chou-fleur n’est pas très populaire pendant les périodes de fêtes. Cependant, lorsque le froid revient, il retrouve sa place dans les assiettes, sous forme de potages ou de gratins. Les maraîchers se frottent les mains car les prix sont corrects.
Cette année, la campagne 2021-2022 a été très compliquée. A partir de janvier 2022, les prix ont chuté de 50 %, avant de terminer en situation de crise en mai. La chaleur et la sécheresse ont aussi frappé la France, notamment la Bretagne, où le chou-fleur est produit. Heureusement, les pluies d’automne ont permis une reprise de la qualité et le ministère de l’agriculture prévoit une production 2022-2033 en progression de 8 %.
Malgré cela, le chou-fleur perd pied au fil des ans dans son fief breton. En effet, alors que dans les années 1970, il représentait 90 % du chiffre d’affaires de Prince de Bretagne, aujourd’hui c’est la tomate qui est le légume le plus vendu. La production de choux-fleurs a même été réduite de moitié en vingt ans. Pourtant, ce légume qui ne supporte pas le gel s’exporte vers l’Allemagne et vers la Grande-Bretagne, et contribue à la balance commerciale française.
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