Le premier ministre Michel Barnier a organisé, le 4 novembre 2024, un séminaire à Matignon avec ses ministres pour élaborer des propositions concrètes à mettre en œuvre d’ici la fin de l’année. Cette réunion matinale vise à établir un plan d’action sur plusieurs thématiques essentielles, tout en anticipant un contexte budgétaire délicat marquée par une motion de censure attendue en décembre. Barnier, déterminé à aller au-delà des urgences immédiates, met l’accent sur une vision à moyen terme qui conjugue des objectifs à cinq ans et des actions concrètes à trois ans.
À Matignon, la réunion a été marquée par l’émergence d’un nouveau slogan : « Vision à cinq ans, action à trois ans ». Ce principe fait écho à l’objectif de rétablir la France dans les clous budgétaires européens d’ici 2029, tout en tenant compte des échéances politiques à venir, notamment l’élection présidentielle prévue en 2027. Le séminaire, qui fait suite à une première rencontre en septembre, a pour but d’aboutir à des propositions précises inéluctables pour répondre aux attentes des citoyens, définies autour de cinq thématiques clés.
Les thématiques au cœur du séminaire
Lors de cette session de travail, une quarantaine de ministres se sont réunis pour discuter de sujets variés, tels que l’État et les collectivités, le travail et les prestations sociales, ainsi que l’immigration et l’intégration. Chaque thème sera dirigé par un ministre référent, chargé de l’élaboration d’« une ou deux mesures prioritaires » à mettre en œuvre. Ce cadre collaboratif vise à structurer les réflexions et à garantir une meilleure cohésion au sein du gouvernement, qui fait face à des tensions internes.
Un déjeuner pour favoriser la cohésion
Le séminaire s’est conclu par un déjeuner, considéré comme une opportunité de renforcer l’esprit d’équipe. Malgré des désaccords notables parmi les membres du gouvernement, notamment sur des questions budgétaires sensibles, le premier ministre Barnier a affirmé son intention de favoriser des discussions constructives. « Nous allons faire des progrès pour décider mieux ensemble et s’écouter avant de prendre des décisions, malgré les circonstances d’extrême urgence », a-t-il déclaré à l’issue de cette rencontre.
Les enjeux parlementaires et le calendrier budgétaire
Le projet de loi de budget 2025 demeure un sujet brûlant au sein de l’Assemblée nationale. Les députés reprennent l’examen de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, avec une forte probabilité de rejet, ce qui créerait des conséquences importants sur l’ensemble du texte. Les discussions se poursuivent également sur le budget de l’État, où un nombre significatif d’amendements reste à traiter. D’après plusieurs observateurs, le gouvernement pourrait être contraint d’utiliser le 49.3 pour faire passer ses textes budgétaires, notamment face à l’opposition prévisible du RN et de la gauche.
Vers une réconciliation des opinions divergentes
Le chef de file des députés MoDem, Marc Fesneau, a plaidé en faveur d’un dialogue et d’une reconnaissance des différentes opinions au sein de la majorité. « Ce n’est pas parce qu’on a un avis qu’on est un opposant, » a-t-il souligné. Ce type d’attitude pourrait favoriser une dynamique plus productive, permettant d’améliorer la mobilisation autour des projets gouvernementaux, même face à des positions parfois divergentes sur des sujets cruciaux comme la pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus.
Les perspectives budgétaires et les élections à venir posent des défis majeurs à Michel Barnier et à son gouvernement. En cherchant à allier propositions concrètes et harmonie au sein de son équipe, il espère naviguer avec succès dans cette période tumultueuse et faire face à l’opposition croissante.
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