Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, tire la sonnette d’alarme concernant l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Dans une interview accordée au Journal du dimanche, il qualifie d’ « incroyable et dangereux », le recours à cette procédure pour adopter une réforme si impactante pour la vie de dizaines de millions de personnes. Adopter cette réforme grâce au 49.3 serait à ses yeux une forme de vice démocratique, car le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale et il a été accéléré au Sénat. Il estime que l’adoption de cette réforme via cette procédure serait impossible, car le monde du travail en entier la rejette.
Pour Laurent Berger, l’utilisation de l’article 49.3 constituerait une forme de mépris envers les travailleurs. Selon lui, les manifestations qui ont lieu depuis sept jours et qui vont continuer mercredi, sont le reflet d’une contestation massive, profonde et durable, qui peut se transformer en colère. Le chef de file de la CFDT est convaincu que l’adoption de cette réforme ne résoudrait pas le ressentiment très profond qui s’est installé dans le monde du travail. Il propose plutôt de demander aux citoyens ce qu’ils pensent du passage de 62 à 64 ans à travers un référendum.
Bien que la majorité des protestataires soit issue du monde du travail, Laurent Berger ne cautionne pas la violence. Il prévient toutefois que cette dernière peut être une conséquence malheureuse du mépris auquel la contestation se heurte. De son côté, Elisabeth Borne, la première ministre, estime qu’il existe une majorité au Parlement pour voter le texte. Pour Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, le gouvernement s’est mis dans une impasse par obstination. Il n’y a pas de bonne solution pour le gouvernement, car c’est une mauvaise réforme.
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