Emmanuel Macron, lors d’un discours public prononcé le 26 juillet 2023 sur la place de la Paix à Nouméa, a exprimé son souhait de créer un « statut nouveau » pour la Nouvelle-Calédonie. Il a appelé à un travail pour établir une citoyenneté pleine et entière, basée sur un contrat social et sur l’appartenance à l’île , »le Caillou ». Le président français souhaite construire ce nouveau statut dans les mois et les trimestres à venir, et dans le consensus. Il a notamment évoqué le dégel du corps électoral.
Le consensus a été le maître-mot lors de cette visite présidentielle de deux jours en Nouvelle-Calédonie. Le chef de l’Etat a déjà confirmé qu’une réforme constitutionnelle spécifique à la Nouvelle-Calédonie serait mise en place, conformément à l’accord de Nouméa de 1998, qui arrive à échéance. Emmanuel Macron a souligné que la Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française. Il a reconnu les aspirations déçues de ceux qui défendaient un projet indépendantiste différent, faisant référence aux trois référendums sur l’indépendance qui se sont soldés par un « non ».
Cependant, le Front de libération national kanak socialiste (FLNKS) conteste le dernier scrutin de 2021, boycotté par les indépendantistes. Malgré cela, Emmanuel Macron a appelé toutes les parties à accepter les résultats des trois référendums et a affirmé vouloir être le président d’un nouveau projet, celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République.
Le président français a réuni les acteurs politiques de Nouvelle-Calédonie, indépendantistes et non-indépendantistes, pour les mettre face à leur « immense responsabilité » collective dans le cadre de la réforme constitutionnelle promise. Cependant, le principal parti indépendantiste, l’Union calédonienne (UC), a exprimé son mécontentement face à la stratégie politique de l’Etat qu’il considère comme éloignée de la trajectoire indépendantiste.
Emmanuel Macron a également mis en garde contre le risque de violence lié au « séparatisme ». Bien que des représentants de tous les camps aient participé à la réunion, le président français a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une négociation formelle avec l’Etat, que les indépendantistes n’ont pas encore acceptée. Il s’agissait plutôt d’un échange politique sincère et profond.
Le chef de l’Etat a proposé aux Calédoniens de suivre le chemin du pardon et de l’avenir, en acceptant l’histoire telle qu’elle est. Il a souligné qu’il s’agissait d’un chemin de fraternité, de vérité et de courage, et qu’il était important de se dire les choses dans le contexte actuel.
Emmanuel Macron a rappelé sa visite en Nouvelle-Calédonie en 2018, juste avant le début du processus référendaire prévu par l’accord de Nouméa de 1998. Il a souligné qu’il s’agit de la fin d’un processus politique, mais que personne n’avait vraiment préparé la suite collectivement. Le président français a évoqué un état suspendu dans lequel se trouve la Nouvelle-Calédonie et la responsabilité collective qui en découle.
Les négociations pour définir un nouveau statut institutionnel de ce territoire d’outre-mer sont actuellement dans l’impasse, notamment en raison de la question épineuse du corps électoral gelé. Il est urgent de trouver un consensus afin de parvenir à une révision constitutionnelle à temps pour les élections provinciales de 2024. Les délais et les modalités pour rouvrir le droit à l’autodétermination font également l’objet de débats.
Dans son communiqué, l’UC a également reproché au chef de l’Etat de ne s’intéresser qu’à faire de la Nouvelle-Calédonie le point névralgique de son axe indopacifique, avec à la clé une militarisation accrue du territoire. Ils accusent ainsi l’Etat de s’en servir pour équilibrer sa politique entre la Chine et les Etats-Unis.
Mots-clés: Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron, statut nouveau, citoyenneté, contrat social, consensus, référendum, indépendance, FLNKS, Union calédonienne, réforme constitutionnelle, séparatisme, processus de Nouméa.