Il n’est pas surprenant, mais plutôt confirmé : la montée en puissance du Rassemblement national (RN) lors des élections européennes du dimanche 9 juin, prédite depuis des semaines par les sondages, est bel et bien une réalité. D’après les premières estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et Public Sénat/LCP Assemblée nationale, la liste menée par Jordan Bardella obtient 31,5 % des voix, soit une progression de huit points par rapport aux élections européennes de 2019, où le RN avait récolté 23,34 %. C’est une avancée significative pour le parti d’extrême droite, jamais atteinte sous la Ve République.
Jordan Bardella améliore même le score de Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (23,15 %). Fort de ce succès, le président du RN a salué à 20 h 05 ce « verdict sans appel », interprété comme une volonté de changement et un signe pour l’avenir émis par les électeurs français. Il a ensuite plaidé pour la dissolution de l’Assemblée nationale en vue de l’organisation de nouvelles élections législatives.
Malgré une participation en hausse à 17 heures par rapport à 2019, la majorité présidentielle n’a pas su mobiliser son électorat, subissant un véritable vote sanction. En effet, la liste portée par Valérie Hayer, soutenue par cinq partis, n’obtiendrait que 15,2 % des voix, soit sept points de moins qu’en 2019, et la moitié de celle du RN.
Selon les premières estimations, la liste macroniste évite de peu de se retrouver en troisième position. La liste de Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) récolterait quant à elle 14 % des suffrages, une nette progression par rapport à 2019. La liste de Manon Aubry (La France insoumise) se situe quant à elle à 8,7 %, en légère progression par rapport à 2019, mais loin derrière Jean-Luc Mélenchon en avril 2022.
La liste de François-Xavier Bellamy (Les Républicains) parvient à franchir le seuil des 5 %, mais avec une légère régression par rapport à il y a cinq ans. En ce qui concerne Marion Maréchal (Reconquête !) et Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts), leurs scores estimés sont si proches du seuil des 5 % qu’il n’est pas encore certain qu’elles accèdent au Parlement européen.