Marion Maréchal embrasse le leader de Reconquête !, Eric Zemmour, lors de la réunion de campagne avant les élections européennes du 9 juin à Nice le 5 juin 2024. VALERY HACHE / AFP
Eric Zemmour était prêt à tout pour soutenir l’alliance des droites, objectif principal de son engagement politique. Il était même disposé à se retirer des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet afin de ne pas faire obstacle à la réélection d’un député du Rassemblement national (RN) dans sa circonscription de prédilection, la quatrième du Var. Il avait évité de s’aligner alors que son parti, Reconquête !, n’avait obtenu que moins de 10 % des voix aux élections européennes du 9 juin, tandis que le parti de Jordan Bardella réunissait plus de 45 %. Cependant, ses efforts n’ont pas persuadé le RN de s’intégrer à sa coalition d’extrême droite, conçue pour accéder au pouvoir.
Chargée personnellement de mener les négociations entre ses deux camps, Marion Maréchal a constaté, dans un communiqué, que le RN avait refusé catégoriquement le principe d’un accord qu’ils étaient sur le point de finaliser. La principale raison évoquée était le refus d’associer Eric Zemmour, comme le notait Jordan Bardella, citant des tensions personnelles exacerbées et des positions idéologiques divergentes.
Cette impasse sonne le glas des espoirs de Reconquête ! de capitaliser sur l’élan du RN et de prendre part au renouvellement de l’Assemblée nationale. Cela marque le début d’une nouvelle crise au sein du parti, alors que ses orientations identitaires et xénophobes semblent dicter de plus en plus sa ligne politique.
Les négociations de deux jours avec Jordan Bardella et Marine Le Pen ont non seulement abouti à l’exclusion d’Eric Zemmour du parti, mais ont également mis en lumière les divisions profondes entre les deux camps qui se sont cristallisées durant la campagne des européennes. Marion Maréchal et ses partisans ont opté pour une approche non hostile envers Jordan Bardella, le considérant non comme un adversaire. En revanche, Eric Zemmour et ses partisans ont mis l’accent sur ses « abandons » idéologiques.
Les membres du RN n’ont pas hésité à associer l’échec des négociations à ces divergences tactiques, mettant en avant les attaques virulentes d’Eric Zemmour envers le RN comme un facteur déterminant. Jordan Bardella a souligné sur TF1 que l’agressivité personnelle de Zemmour et ses propos excessifs rendaient tout accord impossible. Marine Le Pen a confirmé cette position en soulignant le manque de confiance et de loyauté envers le mouvement.VectorXd
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