La ligne dure de la droite sur l’immigration : un pas vers l’extrême droite ?
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, le 6 novembre 2023 à Paris, a mené une politique en partie en accord avec les thèses de l’extrême droite dans le domaine de l’immigration, à l’instar de ce qui s’était passé trente-trois ans auparavant. La ligne commune sur l’immigration tracée par la droite à Villepinte était très proche de celle de Jean-Marie Le Pen, avec pour mots d’ordre la « fermeture des frontières ».
Des mesures radicales adoptées
Lors de l’examen du projet de loi immigration, le groupe LR au Sénat a fait adopter plusieurs propositions radicales, parfois avec l’assentiment du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, toujours avec les voix de l’extrême droite. Ces mesures incluent notamment l’instauration de quotas migratoires annuels, la fin de l’automaticité de la naturalisation par le droit du sol, le durcissement du regroupement familial et de l’accès aux titres de séjour, ou encore la suppression de l’AME au profit d’une AMU. La droite a également proposé la restriction de certaines prestations sociales aux étrangers présents en France depuis cinq ans, ainsi que le rétablissement du délit de séjour irrégulier.
Une convergence idéologique
Les propositions adoptées par la droite ont donné lieu à un alignement sur les thèses de l’extrême droite, confirmant selon certains observateurs que « l’extrême droite est en train de gagner la bataille culturelle ». En effet, la droite reprend désormais des propositions historiquement associées au Rassemblement National, marquant un changement significatif dans le paysage politique français.
Des thèmes récupérés par la droite depuis plusieurs années
Certains politistes notent que la transformation de l’AME en AMU, la fin de l’automaticité de la naturalisation, l’instauration de quotas d’immigration, ou encore les restrictions du regroupement familial, sont de vieux thèmes présents dans les programmes de la droite depuis de nombreuses années. Cependant, ces propositions sont moins radicales que celles du Front National, qui a lui-même opéré un virage idéologique pour s’aligner sur des positions plus modérées.
Conclusion
En somme, la politique menée par Bruno Retailleau et le groupe LR au Sénat soulève des interrogations sur une possible convergence idéologique avec l’extrême droite. Ce phénomène, observé depuis de nombreuses années, semble indiquer un glissement des thèmes et des positions associées à l’immigration vers une droitisation de la droite traditionnelle.
Mots-clés:
Bruno Retailleau, Sénat, immigration, extrême droite, Villepinte, Jean-Marie Le Pen, Gérald Darmanin, Rassemblement National, AME, AMU, quotas migratoires, droit du sol.