Indochine, véritable icône de la scène musicale française, fait un retour en force cette année avec une rentrée à la fois musicale et politique. Le groupe emblématique a levé le voile sur son très attendu « Babel Show », une avant-première exclusive riche en surprises et en émotions. Dans un contexte où l’actualité internationale et les préoccupations sociopolitiques influencent de plus en plus la création artistique, Indochine ne déroge pas à la règle. Ce concert privé, qui s’est tenu dans une atmosphère intimiste et sécurisée, marque le début d’une nouvelle ère pour le groupe et ses fans.
Indochine dévoile Babel Show, une avant-première exclusive pour les fans
La surprise était totale pour les fans d’Indochine. Le groupe a tourné mardi soir le « Babel Show », qui sera diffusé ce vendredi à 21h10 sur TMC. Lors de cet événement exceptionnel, dix des dix-sept titres du nouvel album « Babel Babel », qui sortira samedi, ont été révélés. Ce concert privé n’a accueilli que 300 personnes, sélectionnées par invitation et par concours, créant une atmosphère intime et privilégiée.
Le suspense a duré jusqu’au bout : les participants se sont retrouvés à la porte de la Chapelle, au nord de Paris, avant d’être transportés en bus vers les mystérieux studios Dushow, à Roissy. Les mesures de sécurité étaient strictes ; les téléphones portables ont été scellés pour éviter toute fuite de son ou d’image, préservant ainsi l’exclusivité de l’événement. Pendant près d’une heure, le groupe a interprété ses morceaux inédits dans un show intense et immersif.
Une soirée immersive aux studios Dushow, Roissy
Le lieu de ce concert inédit, les studios Dushow à Roissy, a été choisi pour sa capacité à offrir une expérience immersive unique. Dès l’arrivée, les invités ont été plongés dans l’univers du groupe grâce à une scénographie minutieusement élaborée.
Sur une scène centrale surélevée, Indochine a joué ses nouveaux titres entouré de quatre écrans géants diffusant des visuels saisissants. Ces projections ont commencé avec des faux extraits de journaux télévisés provenant de pays où la liberté de presse est restreinte, comme la Russie et la Corée du Nord. Référençant les guerres, la vaccination, et même Emmanuel Macron, ces choix iconographiques ont ajouté une dimension engagée au spectacle, rappelant les préoccupations sociales et politiques du groupe.
Musicalité et thématiques de Babel Babel
L’album « Babel Babel » reste fidèle à l’ADN musical d’Indochine. Les chansons plongent dans les champs lexicaux guerriers et religieux, abordant des thèmes variés tels que les amours romantiques, les utopies, et les luttes personnelles et universelles.
Le chanteur Nicola Sirkis a joué de cette richesse thématique pour captiver un public déjà conquis. Les mélodies, tout en restant dans la veine caractéristique du groupe, explorent de nouvelles sonorités qui promettent de surprendre même les fans les plus fidèles. Le « Babel Show » a ainsi offert un avant-goût des complexités et des nuances de ce nouvel opus.
Visuels percutants et choix iconographiques
Les visuels du « Babel Show » étaient particulièrement frappants. Les écrans géants ont non seulement servi de toile de fond, mais ont également renforcé le message du groupe. Les séquences de journaux télévisés fictifs ont immédiatement marqué les esprits, créant un sentiment de réalité augmentée où la ligne entre le spectacle et le commentaire social se brouille.
En intégrant des images d’actualité, Indochine a continué dans la lignée de sa dernière tournée, où l’iconographie jouait un rôle central. Ces choix visuels ont non seulement ajouté une couche de signification aux chansons, mais ont aussi amplifié l’impact émotionnel du show, créant une véritable immersion pour les spectateurs.
Impact de l’actualité et de l’Histoire sur le spectacle
L’actualité et l’Histoire ont été omniprésentes durant le show. Des figures telles que Volodymyr Zelensky ont fait leur apparition sur les écrans, accompagnées de soldats ukrainiens jouant de la trompette. Cette référence à l’Ukraine a souligné les préoccupations contemporaines du groupe vis-à-vis de la situation géopolitique mondiale.
Des visuels « conçus par IA » ont également été utilisés pour rendre hommage au surréalisme, avec des références à Olga Kurylenko et Romain Duris dans des scènes rappelant leur film « Dans la brume ». Ces éléments historiques et actuels se sont mêlés pour créer un spectacle riche en significations et en émotions, soulignant les préoccupations du groupe pour l’avenir de la planète et de l’humanité.
Hommage à Sanna Marin et métaphores religieuses
Sanna Marin, l’ex-Première ministre finlandaise, a eu droit à une chanson dédiée. Nicola Sirkis a utilisé des métaphores religieuses pour mettre en lumière les injustices qu’elle a subies. La chanson « Sanna sur la croix » présente des images fortes, avec son visage barré d’un bandeau symbolisant une parole confisquée, ou serti dans une croix.
L’utilisation d’homophonie avec « Osanna », un mot hébreu signifiant « qui sauve », et « hosanna », une acclamation religieuse, amplifie le message de soutien et d’admiration envers Marin. Le refrain, « Ils ne te méritent pas », résonne comme une condamnation des critiques injustes et sexistes qu’elle a affrontées, portant la chanson dans une dimension quasi-biblique.
Références culturelles et esthétiques dans Tokyo Boy
Le morceau « Tokyo Boy » se distingue par ses références culturelles et esthétiques. Les visuels projetés montrent des plans de Tokyo, utilisant une esthétique manga passée par la moulinette de l’intelligence artificielle. Ces images soulignent l’influence de la culture japonaise contemporaine dans la musique d’Indochine.
Le langage employé dans la chanson, incluant des termes d’argot comme « bitchent » pour parler de médisance, ajoute une touche de modernité et d’authenticité. Cette présence de la culture pop et des éléments visuels psychédéliques a contribué à l’ivresse de l’expérience live, démontrant une fois de plus la capacité du groupe à se réinventer tout en restant fidèle à ses racines.