La situation en Guadeloupe a pris une tournure préoccupante suite à une coupure électrique massive survenue les nuits des 25 et 26 octobre 2024. En réponse à cet incident, la préfecture a instauré un couvre-feu afin d’assurer la sécurité des habitants. Les équipes d’EDF, l’entreprise en charge de la distribution d’électricité, ont progressivement rétabli le courant pour une partie des foyers touchés, tandis que d’autres ont continué à rester dans l’obscurité.
Le territoire guadeloupéen, qui accueille près de 380 000 résidents, est confronté à un conflit social majeur entre les syndicats de travailleurs et la direction d’EDF. Ce climat de tension a sérieusement perturbé le fonctionnement de la centrale nucléaire de Pointe-Jarry, provoquant des interruptions prolongées et des violences urbaines dans différentes communes. Ce mouvement de grève, débuté le 15 septembre, concerne des revendications salariales non satisfaites, mettant ainsi en péril le quotidien des Guadeloupéens.
Une coupure massive d’électricité : les conséquences immédiates
Le 21 octobre 2024, une coupure généralisée d’électricité a plongé la Guadeloupe dans l’obscurité pendant plusieurs heures. Selon EDF, environ « 126 000 clients » ont vu le courant rétabli, soit 55 % des personnes affectées. Cependant, « 104 000 clients sont encore privés d’électricité », a précisé l’entreprise, indiquant que le rétablissement se ferait de manière progressive pour garantir la stabilité du réseau. Ce blackout a aussi suscité de vives inquiétudes quant à la distribution d’eau potable et à la continuité des soins dans les établissements sanitaires, le centre hospitalier ayant activé ses groupes électrogènes pour pallier d’éventuelles coupures.
Dans les heures qui ont suivi la coupure, des émeutes ont été signalées, avec des barricades et des poubelles incendiées dans plusieurs localités. Ces actes de violence font écho à la colère des habitants face à la situation, exacerbée par la méfiance croissante envers les gestionnaires du réseau électrique. Dans ce contexte chaotique, le préfet de la région a signalé des intrusions dans les locaux de la centrale, conduisant à une intervention des forces de l’ordre.
Les causes de cette crise électrique
Les troubles qui secouent la Guadeloupe ne sont pas uniquement liés à cette panne d’électricité, mais sont également enracinés dans un conflit social latant. La grève des travailleurs d’EDF, qui réclament des ajustements sur leurs contrats et des paiements d’arriérés, a déjà provoqué des interruptions ponctuelles de l’alimentation électrique. Le préfet, Xavier Lefort, a exprimé son indignation face à des actes qu’il considère comme des sabotages volontaires, affectant gravement le quotidien des foyers guadeloupéens. « Aucune revendication salariale, aussi légitime soit-elle, ne saurait justifier de tels agissements aux conséquences catastrophiques pour les foyers guadeloupéens »
, a-t-il souligné.
Depuis septembre, les négociations entre les syndicats, notamment la CGT, et la direction d’EDF PEI sont devenues tendues, sans qu’une issue satisfaisante n’ait encore été trouvée. Les travailleurs se battent notamment pour une application conforme à la législation du travail, ce qui inclut des années d’arriérés de salaire qui mettent à mal leur situation financière.
Réactions et perspectives d’avenir
Les événements récents ont suscité des réactions variées au sein de la population guadeloupéenne. Dans les supermarchés, de nombreux habitants se sont précipités pour acheter des provisions, témoignant d’une crise de confiance dans la capacité des autorités à gérer la situation. Si certains rayons commençaient à être dévalisés, la panique n’évoquait cependant pas l’imminence d’un ouragan, mais plutôt une préoccupation croissante face à un dysfonctionnement récurrent du service d’électricité. Cette inquiétude s’est également manifestée par la fermeture progressive de plusieurs commerces dans des zones névralgiques comme Jarry.
Les incertitudes quant à la fourniture d’électricité en Guadeloupe, qui dépend majoritairement de l’énergie thermique, conduisent à des interrogations sur l’avenir du système électrique de l’archipel. La nécessité d’une réforme durable et d’un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes devient primordiale, afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir et pour sécuriser un approvisionnement énergétique stable.
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