Les miracles de la médecine : un don de peau entre jumeaux sauve une vie
Lorsque Franck Dufourmantelle est pris en charge au centre de traitement des brûlés de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, 95 % de son corps est brûlé au troisième degré. Le technicien chimiste s’est transformé en torche humaine à la suite de l’explosion d’un bidon sur son lieu de travail, en septembre 2016. Selon les médecins, ses chances de survie ne dépassent pas 1 %. Jusqu’à ce que le professeur Maurice Mimoun, directeur du centre, apprenne que Franck a un jumeau monozygote, Eric, et que leurs peaux sont compatibles. Le don d’Eric, qui se fera prélever 50 % de sa peau, sauvera son frère.
Une intervention sans précédent
L’intervention, particulièrement risquée et compliquée, a nécessité une autorisation spéciale de l’Agence de la biomédecine. Plusieurs fois, des alertes vitales ont semblé tout remettre en question. Cependant, l’opération s’est finalement déroulée avec succès, suscitant l’admiration de la communauté médicale. Cette prouesse chirurgicale a été saluée par les spécialistes du monde entier.
Le professeur Maurice Mimoun, un chirurgien renommé
Chirurgien de renommée internationale, Maurice Mimoun se consacre aux grands brûlés depuis plus de trente ans. Il a été formé à l’hôpital Saint-Louis par son mentor, le professeur Baux, dont il a pris la relève. L’expérience du professeur Mimoun dans ce domaine est inégalée. Pourtant, trouver des internes prêts à prendre la relève est devenu un véritable défi.
La passion d’une spécialité ingrate
Aujourd’hui, il peine à trouver des internes prêts à prendre la relève : « J’ai passé toute ma carrière à motiver des plasticiens pour qu’ils se consacrent aux grands brûlés. Actuellement, je m’occupe également des enfants brûlés à l’hôpital Trousseau, à Paris. On manque de médecins, former des équipes est compliqué. » La chirurgie des grands brûlés est décourageante pour de nombreux internes en raison de son côté ingrat et exigeant.
La beauté de la chirurgie des grands brûlés
Pourtant, selon le professeur Mimoun, la chirurgie des grands brûlés est aussi « très belle ». Elle se pratique en équipe, avec des réanimateurs, des kinésithérapeutes, des psychologues et des diététiciens. Elle nécessite un travail sur le long terme pour accompagner la reconstruction physique et psychologique des patients. Elle demande également une intervention rapide lors des premiers soins.
Une technique au service de l’humanité
Le professeur Mimoun s’est rendu au Vietnam cet été pour partager son expertise avec les chirurgiens locaux et enseigner les gestes réparateurs afin d’aider les enfants brûlés : « On voit des cas qu’on ne trouve plus en France : patients qui rampent, coudes collés au corps. Lorsqu’on ne s’occupe pas immédiatement des grands brûlés, et avec un vrai travail d’équipe, les séquelles peuvent être redoutables. » Le professeur Mimoun est un défenseur de l’importance d’un traitement urgent et complet pour les grands brûlés.
La passion des jeunes chirurgiens
Comme le professeur Mimoun, les jeunes qui s’intéressent à la chirurgie des grands brûlés sont des passionnés. Jean-Sébastien Barbier, 27 ans, interne à l’hôpital Saint-Louis de Paris, décrit avec minutie et entrain son quotidien. Il met en avant les avancées technologiques qui permettent de réaliser les soins et les interventions chirurgicales directement dans la chambre du patient, limitant ainsi les risques d’infection.
L’importance de la recherche et de la formation
La médecine des grands brûlés repose sur la recherche constante de nouvelles techniques et le partage du savoir. La formation des futurs chirurgiens est cruciale pour assurer une prise en charge optimale. Il est donc primordial de soutenir et d’encourager les jeunes internes qui souhaitent se spécialiser dans cette discipline complexe et exigeante.
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