vendredi 22 novembre 2024
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La détresse des étudiants : un tsunami de précarité en France !

Après avoir surmonté une période de crise sanitaire, les étudiants en France se trouvent toujours en proie à de nombreuses difficultés. Selon une récente étude de l’Observatoire de la vie étudiante, bien que certains aspects de la vie étudiante se soient stabilisés, la précarité économique demeure une réalité préoccupante. L’enquête, menée auprès de 260 000 jeunes, révèle que de nombreux étudiants continuent de faire face à des conditions de vie précaires, parfois similaires à celles observées avant la pandémie.

En septembre dernier, l’Observatoire a publié la note « La crise dans le rétroviseur ? », qui met en lumière des résultats clés de l’enquête « Conditions de vie des étudiants ». Bien que la crise liée à la Covid-19 ait agi comme un révélateur de la situation des étudiants, ses effets à long terme semblent limités. Fanny Bugeja-Bloch, sociologue et présidente du collège scientifique de l’Observatoire, précise : « La crise sanitaire a joué un rôle de révélateur des conditions de vie des étudiants, fortement perturbées pendant de long mois. Mais elle ne les a finalement pas transformées sur le long terme. 

Un retour à la précarité économique

Les résultats montrent que la précarité économique des étudiants revient à des niveaux pré-crise, avec 26 % des étudiants rapportant des difficultés économiques importantes contre 23 % en 2016. Selon Bugeja-Bloch, « la stabilité du phénomène montre que cette précarité est donc structurelle. Les étudiants qui sont les plus vulnérables sont d’ailleurs toujours les mêmes.  

Les groupes les plus touchés incluent les étudiants étrangers, les boursiers, ainsi que ceux qui travaillent en parallèle de leurs études. Ces derniers font face à des revenus jugés insuffisants pour répondre à tous leurs besoins, ce qui accentue leur situation fragile. D’ailleurs, après une baisse significative pendant la pandémie, le pourcentage d’étudiants travailler retrouve son niveau d’avant la crise, avec 44 % occupant un emploi en 2023, par rapport à 40 % précédemment.

Les défis du logement étudiant

Une autre difficulté essentielle demeure le logement. L’étude signale un manque criant de logements universitaires, avec seulement 7 % des étudiants résidant dans des résidences gérées par le Crous. La plupart se tournent vers le marché privé, où ils rencontrent de nombreux obstacles tels que le coût élevé des loyers, l’insuffisance d’espace et des problèmes d’insalubrité. Ces conditions de logement peu satisfaisantes sont susceptibles de nuire à leur réussite académique. Un fait marquant est que la cohabitation avec les parents, qui offrait une forme de protection, ne concerne qu’un tiers des étudiants aujourd’hui, à l’instar de 2016.

Impact sur la santé mentale des étudiants

L’étude aborde également la question de la santé mentale. Avant la crise, 30 % des étudiants présentaient des signes de détresse psychologique, un taux qui a grimpé à 43 % en 2021 due aux confinements et autres restrictions. Bien que cette tendance se soit légèrement atténuée, 36 % des étudiants en 2023 signalent encore des problèmes de santé mentale, en particulier parmi les étudiants les plus vulnérables, y compris les étudiants étrangers et les femmes davantage touchées que leurs homologues masculins. Fanny Bugeja-Bloch conclut : « Reste le domaine de la santé où les effets de la crise sont par contre encore perceptibles. 

En somme, bien que la page de la pandémie soit en train de se refermer, les étudiants français continuent de faire face à de sérieux défis sur le plan économique, du logement et de la santé mentale. Ces éléments doivent retenir l’attention des décideurs pour mettre en place des mesures adaptées.

Mots-clés: précarité étudiante, santé mentale, logement étudiant, crise sanitaire, psychologie étudiante

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