La Horde d’or de Jochi (ou Djötchi), fils aîné de Gengis Khan, est une structure politique pluriséculaire ayant englobé une grande partie de l’Europe orientale, la Russie et le Kazakhstan entre le XIIIe et le XVe siècle. Cependant, cette entité méconnue de l’histoire de l’Empire mongol a été négligée par les historiens jusqu’à ce que Marie Favereau écrive son livre « La Horde ». L’auteure explore les raisons pour lesquelles la Horde d’or est restée dans l’ombre, notamment la disgrâce de Jochi, qui a été écarté de la succession, ainsi que la fonction que les khans ont assignée à l’écrit, donnant une image sombre de pillards sanguinaires et destructeurs.
Mais l’originalité de la thèse de Marie Favereau est qu’elle explique que notre incapacité à concevoir aujourd’hui l’existence d’un empire nomade a contribué à l’oubli de la Horde d’or. Pour les sédentaires contemporains, un empire doit avoir un centre administratif et un territoire borné que l’empereur entend défendre et étendre. Notre horizon de référence est l’Empire romain et la Chine des Yuan, dont l’organisation bureaucratique émerveilla Marco Polo en son temps. Marie Favereau nous dit cependant que la longévité et l’extension remarquables de la Horde d’or tiennent à la flexibilité que lui confère le nomadisme. « En adéquation avec la vie quotidienne des Mongols, cette organisation était toujours en mouvement », écrit-elle.
L’Empire mongol est un sujet largement couvert par la littérature historique, mais peu d’ouvrages parlent de la Horde d’or. La thèse de Marie Favereau interroge notre vision occidentale de l’Histoire et de la géopolitique, qui se base sur des structures étatiques centralisées et borderées. La Horde d’or est une entité politique nomade dont l’existence a été ignorée pendant des siècles par les historiens. Marie Favereau nous démontre qu’elle a été tout aussi importante que les autres entités politiques de l’Empire mongol.
Mots-clés: Horde d’or, Empire mongol, nomadisme, flexibilité.