Vladimir Poutine et Ebrahim Raïssi ont supervisé, le mercredi 17 mai, à distance, la signature d’un accord portant sur la construction d’une ligne ferroviaire de 164 kilomètres. Cette ligne doit relier les villes iraniennes d’Astara et de Racht. En discussion depuis les années 2000, elle vise à contourner les voies maritimes traditionnelles et les sanctions internationales qui visent les deux pays. De Racht, les produits russes seront transportés par rail jusqu’aux ports du Sud, et expédiés vers l’Asie, la péninsule Arabique ou l’Afrique orientale.
D’après Vladimir Poutine, il s’agit d’une « étape stratégique dans la coopération entre la République islamique d’Iran et la Fédération de Russie ». Cette liaison ferroviaire Nord-Sud aidera considérablement à diversifier les flux de transport internationaux. En effet, la livraison de marchandises de Saint-Pétersbourg à Bombay prendra environ 10 jours, alors que le trajet via les routes commerciales traditionnelles prend jusqu’à 30 ou 45 jours. Pour conclure, cette artère de transport unique aura un avantage concurrentiel considérable pour les deux pays.
Le projet de corridor Nord-Sud de 7 200 kilomètres de long prévoit ainsi un réseau de routes maritimes, ferroviaires et terrestres, permettant aux marchandises russes d’atteindre l’océan Indien sans passer par les voies maritimes de l’ouest et le canal de Suez. Cependant, ce projet a été critiqué par divers experts, notamment en raison des intérêts divergents des pays impliqués.
En effet, le projet doit passer par l’Azerbaïdjan, qui entretient des relations tendues avec l’Iran. Face à des sanctions liées à son programme nucléaire, l’Iran multiplie les annonces de coopération avec la Russie, la Chine et les pays arabes, notamment l’Arabie saoudite.
Dans ce contexte, les États-Unis s’inquiètent surtout du rapprochement dans le domaine militaire, que les deux pays sont « en train d’amplifier » à un niveau « sans précédent ». Cela est particulièrement souligné par la volonté de Moscou d’acquérir des drones iraniens plus sophistiqués après s’être fait livrer depuis le mois d’août plus de 400 drones, principalement de type Shahed, utilisés en Ukraine.
En somme, cet accord est nécessaire à la Russie pour diversifier ses flux de transport international. Les États-Unis sont toutefois inquiets du rapprochement entre la Russie et l’Iran dans le domaine militaire.
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