La présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (UE) au second semestre 2024, qui sera occupée par la Hongrie de Viktor Orban, suscite des inquiétudes et des critiques de la part de certains ministres européens. Dénonçant l’attitude illibérale et proche du Kremlin adoptée par le gouvernement hongrois, ces derniers ont publiquement exprimé leur malaise à l’idée de voir ce pays assumer une telle responsabilité. « J’ai des doutes sur la capacité de la Hongrie à mener à bien » cette mission a déclaré la secrétaire d’Etat allemande pour l’Europe et le climat, Anna Lührmann. Les problèmes liés à l’État de droit en Hongrie sont en effet « vraiment graves », a-t-elle ajouté. Pour le ministre néerlandais des affaires étrangères, Wopke Hoekstra, la situation est « inconfortable » pour tous les pays membres.
Cette contestation devrait s’intensifier puisque le Parlement européen doit voter ce jeudi sur une résolution (texte sans portée législative) à ce sujet. Cette résolution demande notamment comment Budapest « pourra remplir sa tâche de manière crédible au vu de son non-respect du droit et des valeurs de l’UE ». Elle appelle également le Conseil à « trouver une solution dès que possible ». Le texte, soutenu par les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D), les libéraux de Renew Europe, les Verts et la gauche radicale (GUE/NGL), a toutes les chances d’être adopté.
Dans ce contexte, la ministre hongroise de la justice, Judit Varga, a dénoncé la « pression politique » exercée par le Parlement européen et qualifié le débat d’« insensé ». Elle a également annoncé que la Hongrie, à la présidence du Conseil de l’UE, aurait pour priorité de vérifier « si le Parlement européen, qui baigne dans des scandales de corruption, respecte ses propres règles et les principes juridiques de l’UE ». La photo qu’elle a publiée sur Twitter la montre en réunion avec ses homologues espagnol et belge, comme un signe de soutien de ces pays.
Malgré les critiques et le vote du Parlement européen, la Hongrie devrait assumer la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2024. Cette fonction est pourtant cruciale puisqu’elle consiste à définir les priorités, à organiser les débats et à trouver un compromis entre les États membres sur les législations en cours d’examen.
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